Baptisé "Fonds stratégique pour le "Made in Italy"", le dispositif soutiendrait les entreprises opérant dans les principales chaînes d'approvisionnement, tout en visant à stimuler l'achat de "matières premières essentielles".

Le ministre de l'industrie, Adolfo Urso, présentera le fonds aux investisseurs américains jeudi, dans le cadre d'un voyage à Washington cette semaine, a indiqué son bureau dans un communiqué.

Selon le projet de loi, le fonds peut investir "directement ou indirectement dans le capital d'entreprises cotées en bourse qui ont leur siège social en Italie et qui n'opèrent pas dans le secteur bancaire, financier ou de l'assurance".

Le projet de loi n'a pas encore été officialisé et pourrait encore être modifié.

Le gouvernement de Rome considère que l'industrie automobile et sa chaîne d'approvisionnement sont stratégiques.

Toutefois, la stipulation selon laquelle les investissements doivent viser des entreprises ayant leur siège en Italie semble exclure Stellantis, propriétaire de la marque Fiat et principal groupe automobile en Italie, dont la base juridique se trouve aux Pays-Bas.

Le fonds disposera d'une dotation initiale de 700 millions d'euros (770 millions de dollars) en 2023 et de 300 millions supplémentaires l'année prochaine sous forme de liquidités de l'État.

Rome a également l'intention de lever au moins 500 millions d'euros supplémentaires auprès d'investisseurs privés non spécifiés.

Des sources gouvernementales ont précédemment déclaré à Reuters que le Premier ministre Giorgia Meloni courtise les fonds souverains d'Arabie Saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, d'Azerbaïdjan et de Norvège pour donner au fonds une plus grande puissance de feu.

Une fois le projet de loi approuvé par le parlement, le gouvernement publiera un décret définissant le fonctionnement du fonds et la manière de nommer sa société de gestion, indique le projet, suggérant que plusieurs acteurs pourraient se disputer le rôle.

Le fonds fonctionnera "aux conditions du marché" afin d'éviter d'enfreindre les règles de l'Union européenne limitant les aides d'État.

Un projet précédent, rapporté par Reuters le mois dernier, faisait référence à des véhicules financiers ou à des fonds d'investissement promus par la Cassa Depositi e Prestiti (CDP), le prêteur de l'État.

(1 dollar = 0,9084 euro)