PARIS, 4 janvier (Reuters) - Stellantis a estimé mercredi que la restructuration en cours de son réseau de distribution, pour réduire les coûts et préparer l'arriver massive des véhicules électrifiés, se traduira notamment par une baisse de 20% environ du nombre de ses points de vente en France.

Comme l'ensemble des constructeurs automobiles, le groupe né de la fusion entre PSA et FCA recherche tous les leviers lui permettant d'être plus agile face à la révolution de l'électrique et du logiciel, depuis la conception et la fabrication des véhicules jusqu'aux activités de vente et d'après-vente.

"On aura moins de sites physiques mais (...) autant ou davantage de points de contacts avec chacune de nos marques qu'il n'y en avait avant la transformation", a expliqué Guillaume Couzy, directeur de Stellantis France, au cours d'une conférence de presse.

"Comme il y aura davantage de sites multimarques, vous aurez un nombre de marques représentées par site qui va augmenter. Le nombre de sites physiques va lui diminuer de l'ordre de 20%", a-t-il ajouté.

Entamé en mai 2021 avec la résiliation des contrats des concessionnaires européens du constructeur automobile, le nouveau modèle de distribution (New Retailer Model) de Stellantis, l'un des groupes automobiles les plus rentables du secteur, entre dans la dernière ligne droite des discussions entre les parties prenantes.

Il doit être lancé en juillet en Belgique, aux Pays-Bas et en Autriche, puis étendu en Europe à partir de janvier 2024 aux marques haut de gamme Lancia, Alfa Roméo et DS, ainsi qu'aux véhicules utilitaires, et enfin élargi progressivement à toutes les marques et tous les marchés d'ici 2027.

Cette refonte doit encourager notamment les concessionnaires à proposer plusieurs des huit marques que Stellantis commercialise en Europe. Au total, le groupe compte désormais à l'échelle mondiale 14 marques.

Interrogé sur les tendances de marché qui se profilent en France en 2023, Guillaume Couzy a refusé de faire une prévision, mais estimé que le pari d'un rebond à deux chiffres des immatriculations de voitures neuves cette année lui semblait "ambitieux".

Le marché automobile français a reculé de près de 8% en 2022, l'amélioration observée depuis l'été ayant fait contre toute attente long feu en décembre.

L'Observatoire Cetelem de l'automobile table sur un rebond de 10% à 15% des immatriculations à 1,7 million d'unités, un volume encore très en deçà des deux millions de voitures neuves vendues en France en moyenne chaque année sur les vingt dernières années. (Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)