New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, bien orientée par un rapport sur l'emploi américain qui témoigne d'un marché du travail moins vigoureux, ce qui redonne espoir à certains investisseurs de voir la banque centrale américaine (Fed) modérer sa trajectoire monétaire.

Vers 14H05 GMT, le Dow Jones avançait de 0,27%, l'indice Nasdaq prenait 0,05%, et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,32%.

Après une séance mitigée jeudi, les indices partaient dans le vert après la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain, selon lequel 315.000 emplois ont été créés en août, soit nettement moins que les 526.000 nouveaux postes de juillet.

Autre signe d'un ralentissement, le taux de chômage est légèrement remonté à 3,7%, contre 3,5% le mois précédent.

"C'était un bon rapport, dans le sens où il n'était ni trop bon, ni trop mauvais", a commenté Peter Cardillo, de Spartan Capital.

Les économistes ont aussi relevé la modération du rythme de hausse du salaire horaire moyen ainsi que l'augmentation du taux de participation au marché du travail, "ce qui donne un réservoir plus important pour embaucher et aide à stabiliser les salaires", selon Quincy Krosby, de LPL Financial.

Ces deux éléments alimentent l'hypothèse d'une accalmie sur le front de l'inflation.

"Le marché du travail va dans le sens que veut la Fed et si l'indice CPI", qui mesure l'inflation et sera publié le 13 septembre, "indique que les prix à la consommation ralentissent, cela pointerait vers une hausse d'un demi-point seulement" du taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion, les 21 et 22 septembre.

Après la sortie du rapport sur l'emploi, la probabilité d'un tel scénario, telle que mesurée par les opérateurs, est ainsi remontée à 36%, contre 25% seulement la veille, un relèvement de 0,75 point de pourcentage tenant encore néanmoins la corde, pour l'instant.

La nouvelle s'est aussi répercutée sur le marché obligataire, où le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait, à 3,19%, contre 3,25% la veille.

Les taux à 2 ans, qui reflètent davantage la politique monétaire à court terme, se contractaient encore davantage, à 3,40% contre 3,49%.

"On observe un peu de soulagement sur le marché actions au terme d'une semaine affreuse", a observé, dans une note, Craig Erlam, d'Oanda.

La séance de vendredi était privée d'une partie significative des opérateurs, à la veille d'un week-end de trois jours aux Etats-Unis (Labor Day lundi).

A la cote, Wall Street réagissait mal à la désignation de Laxman Narasimhan comme nouveau directeur général de Starbucks (-2,12% à 83,59 dollars), en remplacement du dirigeant emblématique Howard Schultz en avril prochain.

Les résultats au-dessus du consensus des analystes dopaient le fabricant de semi-conducteurs Broadcom (+4,36% à 513,45 dollars), dont les prévisions ont aussi surpris positivement le marché.

Ces chiffres bénéficiaient à d'autres acteurs du secteur, tels Qualcomm (+1,04%), Texas Instrument (+0,67%) ou Intel (+1,01%).

En revanche, le fabricant de cartes graphiques Nvidia poursuivait son recul (-0,07% à 139,27 dollars) après un premier décrochage la veille. L'incertitude demeurait quant aux exportations de certains processeurs graphiques du groupe vers la Chine, que les autorités américaines ont indiqué vouloir restreindre, avant de faire volte-face.

La chaîne de vêtements de sport Lululemon caracolait (+11,08% 327,07 dollars) après la publication de résultats trimestriels meilleurs qu'attendu et de prévisions ambitieuses. Le groupe a préservé ses marges malgré l'inflation et ne souffre pas du ralentissement de la demande qui affecte d'autres enseignes.

tu/er