(Actualisé avec précisions, combine plusieurs dépêches)

par Sue-Lin Wong

PYONGYANG, 13 avril (Reuters) - Les journalistes étrangers présents en Corée du Nord se sont regroupés jeudi à Pyongyang, invités par le pouvoir communiste à se préparer à un "important événement", sans que l'on puisse dire avec certitude que cette invitation soit liée au programme nucléaire nord-coréen.

La Corée du Nord s'apprête à célébrer samedi le 105e anniversaire de la naissance de son fondateur, Kim Il-sung, grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong-un.

En 2012, le régime communiste avait lancé une fusée de longue portée transportant un satellite pour marquer l'événement.

En ce jeudi, quelque 200 journalistes étrangers sont présents dans la capitale nord-coréenne, Pyongyang, pour la plus importante fête nationale, le "Jour du soleil". Aucun détail n'a été donné aux journalistes, ni sur la nature de l'événement ni sur son lieu.

Ce n'est pas la première fois que le régime de Kim Jong-un se livre à de telles mises en scènes, mais cette invitation intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques avec Washington.

Certains observateurs estiment que la Corée du Nord pourrait effectuer son sixième essai nucléaire alors que les Etats-Unis ont annoncé ce week-end qu'ils déroutaient le groupe aéronaval Carl Vinson vers la péninsule coréenne. Le groupe comprend le porte-avions à propulsion nucléaire USS Carl Vinson, deux destroyers et un croiseur. Il devait à l'origine se rendre en Australie.

Cette démonstration de force est destinée à dissuader Pyongyang de procéder à un nouveau tir de missile.

Les médias nord-coréens ont menacé mardi les Etats-Unis d'une attaque nucléaire, qui, disent-ils, serait déclenchée au moindre signe d'agression de Washington.

RÉSOLUTION DES "PROBLÈMES"

La Corée du Nord reste en guerre d'un point de vue technique avec les Etats-Unis et leur allié sud-coréen. La guerre qui a opposé le Nord et le Sud entre 1950 et 1953 s'est terminée par un cessez-le-feu mais sans traité de paix.

Les présidents chinois Xi Jinping et américain Donald Trump se sont entretenus mercredi par téléphone de la situation en Corée du Nord, quelques jours après s'être rencontrés pour la première fois lors d'un sommet en Floride.

Trump a déclaré sur Twitter avoir eu une "très bonne" discussion avec Xi à propos de la "menace de la Corée du Nord".

"Le président Xi veut faire ce qui est bien. Le contact a été très bon, je pense qu'il y a eu une bonne alchimie, je pense qu'il nous aidera avec la Corée du Nord", a déclaré Donald Trump.

"Nous avons discuté commerce, nous avons discuté de beaucoup de choses et je pense que la manière dont nous allons conclure un bon accord commercial sera utile pour nous aider (à aborder) la Corée du Nord. Autrement, nous irons seuls, ce sera aussi bien", a ajouté le président américain.

Xi a pour sa part déclaré que la Chine était "déterminée" à s'engager sur la voie de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et qu'elle était pour la résolution des "problèmes" via "des moyens pacifiques", a rapporté la chaîne de télévision publique CCTV.

L'influent tabloïd chinois Global Times, estime pour sa part que la Corée du Nord ferait bien d'arrêter ses projets en matière d'armement nucléaire et de missiles "pour sa propre sécurité".

Selon le groupe 38 North, qui assure une suivi de la Corée du Nord à partir de Washington, des images satellitaires prises mercredi montrent une activité autour du site d'essais nucléaires de Punggye-ri près de la côte Est, ce qui montre que le pays est prêt pour un nouvel essai.

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yun Byung-se, a déclaré jeudi qu'à son avis, les Etats-Unis consulteraient la Corée du Sud s'ils devaient envisager une frappe préventive contre la Corée du Nord.

Une action militaire des Etats-Unis contre la Corée du Nord semble plus plausible après les frappes de Washington menées en Syrie la semaine dernière en riposte à une attaque chimique attribuée au régime syrien de Bachar al Assad. (Avec Jack Kim et Ju-min Park; Nicolas Delame et Danielle Rouquié pour le service français)