Baar ZG (awp/ats) - Nommé nouveau directeur de Sika, Paul Schuler défend la ligne tenue jusqu'ici par le groupe zougois de spécialités chimiques. Il s'oppose à la reprise par le français Saint-Gobain et veut faire perdurer la forte croissance de l'entreprise.

"Conjointement avec le management, je rejette la tentative de reprise du groupe français Saint-Gobain", indique dimanche Paul Schuler, dans sa première interview écrite accordée à la Schweiz am Wochenende depuis sa nomination comme chef de l'entreprise de Suisse centrale, effective au 1er juillet.

Sika et LafargeHolcim avaient désigné le 22 mai dernier leurs nouveaux patrons. Le directeur général du groupe de Baar (ZG) Jan Jenisch s'en allait pour reprendre les rênes du cimentier zurichois en remplacement du démissionnaire Eric Olsen. Paul Schuler, alors responsable de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) de Sika, était lui nommé à la direction de la société zougoise.

Un règne qui pourrait être court

M. Schuler ne devrait cependant pas rester trop longtemps dans le fauteuil de directeur général. Car si la famille Burkard, héritière du fondateur de l'entreprise et qui souhaite vendre ses parts à Saint-Gobain, devait s'imposer au tribunal, l'entreprise pourrait être rachetée par le groupe français, et M. Schuler perdrait son poste.

Dans le cas où la famille Burkard devait perdre, Sika serait à nouveau contrôlé par la la famille héritière, et la probabilité serait grande que Paul Schuler soit remplacé. Ce dernier ne veut cependant pas spéculer: ce n'est pas son cas qui est important, mais "le bien-être de nos 17'400 collaborateurs", dit-il.

Agé de 62 ans, M. Schuler travaille depuis 29 ans pour Sika. Il est membre de la direction de l'entreprise depuis 2007. Il a été responsable de la région Amérique du Nord de 2007 à 2012, avant de s'occuper de la région EMEA.

Paul Schuler confirme par ailleurs les objectifs de croissance rapides de Sika: le but pour 2017 est d'atteindre un chiffre d'affaires en hausse de 6 à 8% pour franchir pour la première fois le cap des 6 milliards de francs suisses de revenus. Huit nouvelles usines doivent ouvrir, et trois sociétés nationales être fondées. Sika est orienté vers la croissance, affirme-t-il.