Francfort (awp/afp) - Le conglomérat allemand Siemens a annoncé mercredi soir une réorganisation du groupe qui conduit à ramener le nombre de ses divisions industrielles de cinq à trois avec des objectifs de marge revus à la hausse.

Le projet intitulé "vision 2020+", qui répond à la volonté du président du directoire Joe Kaeser de donner plus de liberté de manoeuvre aux filiales industrielles du groupe, présentes dans l'énergie, les automatismes et les bâtiments intelligents, était aussi attendu de longue date par les investisseurs.

L'objectif de Siemens est, "à moyen terme, d'augmenter le taux de croissance annuel du chiffre d'affaires et la marge bénéficiaire du secteur industriel de 2% chacun", indique le groupe dans un communiqué.

Il s'agit notamment de réunir dans une division opérationnelle les pôles usine numérique et automatisation des processus industriels, à la manière de ce que des concurrents comme le suisse ABB et le français Schneider ont déjà réalisé, note la banque Berenberg.

Un autre regroupement concerne la gestion intelligente de l'énergie, les technologies de la construction et l'ingénierie des centrales électriques.

Enfin, la branche des réseaux haute tension terrestres va être accolée à celle fournissant des turbines pour centrales électriques, laquelle est en restructuration en souffrant d'un fort recul des commandes.

"Ces quatre dernières années, nous avons travaillé dur. Presque tous les secteurs sont clairement plus rentables, les clients n'ont jamais été aussi satisfaits et notre +Digital Factory+ est leader dans la numérisation industrielle", s'est félicité Joe Kaeser, cité dans le communiqué.

D'autres filiales de Siemens vont continuer à se développer à part, comme celle spécialisée dans l'ingénierie médicale, Healthineers. Le groupe allemand l'a placée en Bourse en mars dernier pour une part minoritaire, ce qui la place au 5e rang des opérations du genre les plus importantes en vingt ans à la Bourse de Francfort.

Dans un communiqué séparé, Siemens a également annoncé l'acquisition pour 600 millions d'euros de l'Américain Mendix, un éditeur de plates-formes de programmation "Low-Code".

Avec cette acquisition, "nous contribuons à notre position de leader dans le secteur numérique, une pierre angulaire de notre programme stratégique +Vision 2020+", a indiqué Klaus Helmrich, membre du directoire de Siemens.

Le groupe munichois développe aussi dans l'énergie éolienne sa filiale Siemens Gamesa et pour l'activité ferroviaire, la prise de contrôle du français Alstom, annoncée en septembre dernier, fait depuis la mi-juillet l'objet d'un examen approfondi par la Commission européenne, gendarme de la concurrence en Europe.

Siemens détaillera ce jeudi les résultats du troisième trimestre de son exercice décalé se terminant le 30 septembre.

afp/rp