Genève (awp/afp) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué mercredi avoir approuvé pour la première fois un médicament biosimilaire, c'est-à-dire l'équivalent d'un médicament générique mais pour les traitements d'origine biologique.

Si les pays riches disposent d'agences de médicaments chargées d'évaluer les nouveaux traitements, beaucoup de pays en développement manquent de ressources et de capacités pour mener de telles études.

Pour pallier ce problème, l'OMS a établi une liste de médicaments dits "préqualifiés", considérés par l'agence spécialisée des Nations unies comme aptes à être utilisés.

Cette liste est constamment actualisée, et l'OMS y a inscrit mercredi pour la première fois un biosimilaire.

Il s'agit d'une version biosimilaire du trastuzumab, fabriquée par la société néerlandaise Samsung Bioepis, qui est utilisé pour traiter le cancer du sein, a expliqué l'OMS dans un communiqué.

Selon l'OMS, le trastuzumab s'est révélé très efficace pour guérir le cancer du sein à un stade précoce et, dans certains cas, des formes plus avancées de la maladie.

"La préqualification de la version biosimilaire du trastuzumab par l'OMS est une bonne nouvelle pour les femmes du monde entier", a déclaré le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué.

biosimilaire d'Herceptin de Roche

"Dans de nombreuses cultures, les femmes souffrent de disparités entre les genres lorsqu'il s'agit d'accéder aux services de santé. Dans les pays pauvres, le manque d'accès aux traitements et le coût élevé des médicaments viennent s'ajouter à ce fardeau", a-t-il ajouté.

Selon l'OMS, alors qu'un traitement avec l'anticancéreux d'origine - l'Herceptin, du groupe pharmaceutique Roche - peut atteindre en moyenne 20.000 dollars par an, avec sa version biosimilaire fabriquée par Samsung Bioepis, cela coûte généralement 65% en moins.

La version biosimilaire "s'est révélée comparable au produit d'origine en termes d'efficacité, de sécurité et de qualité", a relevé l'OMS. "La préqualification de l'OMS donne aux pays l'assurance qu'ils achètent des produits de santé de qualité".

En 2040, il devrait y avoir 3,1 millions de cancers du sein diagnostiqués dans le monde, selon l'OMS.

"Nous devons agir maintenant et essayer d'éviter davantage de décès", a averti le Dr Mariângela Simão, sous-directrice générale de l'OMS pour les médicaments et les produits de santé.

"La disponibilité des biosimilaires a fait baisser les prix, rendant même les traitements innovants plus abordables et, espérons-le, accessibles à plus de gens", a-t-elle conclu.

afp/rp