par Gilles Guillaume

Le numéro un mondial de la production, transformation et distribution de matériaux de construction, qui tenait son assemblée générale annuelle, a également confirmé son objectif d'un rebond des résultats en 2010 et précisé s'attendre à une croissance solide de son résultat d'exploitation au premier semestre, par rapport à la période identique de l'an dernier comme par rapport au second semestre 2009.

"Les niveaux d'activité des différents métiers du groupe en avril et en mai confirment clairement l'amélioration de tendance observée au mois de mars", a déclaré Pierre-André de Chalendar, qui devrait ajouter à la fin de l'AG la fonction de président à celle de directeur général qu'il occupe actuellement.

Mais ces signes de reprise sont très différenciés selon les zones géographiques.

"En Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord, la reprise reste hésitante", a-t-il prévenu. "Les effets des plans de relance sont très inégaux et les incertitudes sur la solidité financière de certains Etats, ou les questions relatives aux conséquences des déficits publics, laissent encore entrevoir des moments difficiles."

"Le contraste est saisissant avec l'Asie et l'Amérique latine, où la crise est déjà un lointain souvenir", a-t-il ajouté.

UN PREMIER SEMESTRE SOLIDE EN VUE

Pierre-André de Chalendar voit dans ces disparités géographiques la confirmation que le groupe doit poursuivre l'internationalisation engagée par son prédécesseur, voire l'accentuer, cette fois au-delà des frontières européennes.

"Je suis convaincu que Saint-Gobain sera dans dix ans (...) un groupe plus extra-européen, mais un groupe enraciné dans ses territoires", a-t-il déclaré.

Le groupe a réalisé l'an dernier 16% de son chiffre d'affaires en Asie et dans les autres pays émergents - passés devant l'Amérique du Nord - 29% en France et 42% dans le reste de l'Europe. Il destine cette année une grande partie de ces investissements aux zones à forte croissance, notamment dans le secteur du solaire.

L'assemblée générale de jeudi sera la dernière présidée par Jean-Louis Beffa. Directeur général de Saint-Gobain de 1982 à 1986, puis P-DG pendant plus de 20 ans, de la privatisation du groupe en 1986 à la séparation des fonctions de président et de directeur général en 2007, il était depuis président du Conseil d'administration du groupe.

"J'ai été, après Roger Martin et Roger Fauroux, l'un des maillons d'une longue chaîne qui remonte sans discontinuer au XVIIe siècle", a-t-il déclaré avant d'être applaudi par les actionnaires présents à l'assemblée générale.

Jean-Louis Beffa quitte Saint-Gobain à un moment où les perspectives d'activité semblent se redresser après une année 2009 particulièrement difficile pour le groupe, surtout dans sa première moitié. Frappé de plein fouet par la crise du bâtiment mais aussi de l'automobile, dont il dépend par le biais de son activité vitrage, Saint-Gobain avait été contraint d'avoir recours à une augmentation de capital et d'engager des mesures drastiques d'économies pour renforcer sa structure financière.

Pierre-André de Chalendar, qui a maintenu les objectifs fixés pour l'ensemble de l'exercice - une forte croissance du résultat d'exploitation à taux de change constants, un fort rebond des marges et un autofinancement libre - a livré des éléments pour le semestre qui s'achève au vu de l'embellie qu'il observe depuis la fin du premier trimestre.

"En conséquence, et compte tenu de l'impact des programmes d'économies de coûts réalisés, le résultat d'exploitation du groupe devrait continuer à s'améliorer au premier semestre 2010, avec à la fois une très forte croissance par rapport au premier semestre 2009, et une croissance soutenue par rapport au second semestre 2009", a-t-il dit.

Les résultats semestriels, que Saint-Gobain publiera le 29 juillet, profiteront également de comparatifs favorables. Le groupe a dégagé un résultat d'exploitation de 930 millions d'euros au premier semestre 2009 et de 1.286 millions au second.

Edité par Jean-Michel Bélot