Le numéro un mondial des matériaux de construction, engagé dans une politique de recentrage sur les solutions pour l'habitat et l'industrie, tente depuis plus de deux ans de prendre le contrôle du spécialiste suisse des joints et de l'étanchéité, mais l'accord conclu fin 2014 pour 2,3 milliards d'euros est toujours contesté par la direction de Sika devant les tribunaux.

"L'optimisation du portefeuille d'activités sera une des clés de la création de valeur", a déclaré le PDG Pierre-André de Chalendar. "La complémentarité stratégique de Sika est évidente, (nous) sommes patients et déterminés."

Le nouveau montant de petites et moyennes acquisitions annoncé à l'occasion de la présentation à Paris d'un plan stratégique pour 2017-2020 constitue une accélération par rapport à l'objectif précédent de quatre milliards d'euros, qui couvrait cette fois une période de cinq ans et incluait l'opération Sika.

Depuis 2011, Saint-Gobain a signé chaque année entre dix et 30 acquisitions pour compléter ses activités, investir de nouvelles zones géographiques ou ajouter des niches technologiques. Pierre-André de Chalendar a ajouté que ces priorités restaient inchangées.

Dans le cadre de son repositionnement, le groupe compte aussi céder pour au moins un milliard d'euros d'activités non stratégiques d'ici 2020, soit un niveau identique au plan précédent si l'on retire l'opération la plus marquante, la sortie du groupe de l'activité conditionnement en verre Verallia.

Saint-Gobain procède régulièrement à des désinvestissements - vingt opérations ces trois dernières années. Prié de dire si des actifs plus importants, comme la filiale de canalisation Pont-à-Mousson, pourraient être sur la liste, Pierre-André de Calendar a répondu qu'il n'avait aucun tabou, mais qu'aucune cession d'une telle taille n'était actuellement envisagée.

Le groupe compte sur l'amélioration progressive de l'environnement macroéconomique observée actuellement sur ses marchés finaux - construction et industrie, marchés matures et émergents - pour "croître plus rapidement" que ces marchés au cours des quatre ans du plan.

"Nous pensons que cette croissance peut être profitable", a dit le directeur financier Guillaume Texier.

Pour améliorer la marge de ses pôles matériaux innovants, produits pour la construction et distribution bâtiment, Saint-Gobain compte sur l'embellie de la conjoncture mais aussi sur la digitalisation et l'automatisation de ses processus industriels.

Il s'est donné un nouvel objectif d'économies, d'au moins 1,2 milliard d'euros sur 2017-2020, contre 800 millions d'euros visés précédemment pour 2016-2018. Ce programme représente une révision en légère hausse du montant des réductions de coûts visées, à environ 300 millions d'euros si on les calcule sur une base annuelle.

L'action Saint-Gobain a clôturé mercredi en baisse de 2,5% à 49,64 euros à la Bourse de Paris.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : Compagnie de Saint-Gobain, Sika AG