PARIS/BERLIN, 13 février (Reuters) - Une fuite d'huile qui a immobilisé un avion de transport militaire Airbus A400M avec une ministre allemande à son bord n'atteste pas d'un nouveau problème majeur de ses turbopropulseurs, ont déclaré lundi trois sources proches du dossier.

La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, avait fait savoir mardi dernier qu'elle avait dû prendre un vol de remplacement pour rentrer de Lituanie après l'immobilisation de son A400M flambant neuf.

Des experts militaires allemands avaient dit dans un premier temps que la fuite semblait liée au système hydraulique employé pour ajuster les pales de turbine de l'un des quatre moteurs de l'A400M.

Mais deux des sources ont observé que la fuite avait été décelée entre les hélices et la nacelle du moteur, des éléments du système de propulsion mais non du moteur lui-même.

"Il ne semble pas que cela vienne du moteur lui-même", a dit la troisième source.

Les hélices sont fabriquées par l'entreprise française Ratier-Figeac pour le compte d'Airbus, qui fournit la nacelle. Le principal composant du moteur est conçu par un consortium de quatre pays emmené par le britannique Rolls-Royce et par Safran.

L'armée de l'air allemande s'est refusé à tout commentaire.

Si ces conclusions se confirment, elles feront les affaires du constructeur européen, dont le programme A400M a multiplié les retards et les dépassements de budget.

Ces péripéties ont fait grimper la facture de l'Allemagne à 9,6 milliards d'euros par rapport à une estimation initiale de 8,1 milliards, a constaté le ministère en décembre.

L'Allemagne est le principal client de l'A400M, conçu initialement pour sept pays européens membres de l'Otan avec un budget de 20 milliards d'euros.

Un porte-parole d'Airbus avait indiqué que le groupe aéronautique européen avait livré 40 appareils en tout à ce jour et que les avions étaient utilisés en France, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Turquie et en Malaisie. (Tim Hepher et Andrea Shalal, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Airbus Group, Rolls-Royce Holding PLC, SAFRAN