Zurich (awp) - Le géant pharmaceutique et du diagnostic Roche confirme jeudi un recul de ses recettes comme de ses excédents l'an dernier, attribué à l'évaporation des recettes liées à la pandémie et à une érosion persistante des revenus de moteurs de ventes vieillissants soumis à la concurrence de biosimilaires. L'appréciation du franc a aussi laissé des traces dans les comptes d'une entreprise fortement orientée vers l'exportation.

Le chiffre d'affaires a fondu de 7% à 58,72 milliards de francs suisses. Le groupe revendique néanmoins une infime mais inescomptée croissance de 1% à taux de change constants. Le manque à gagner dans la franchise Covid-19 s'est élevé à 4,3 milliards et celui imputé aux biosimilaires de 1,1 milliard.

Les gains ont suivi une courbe plus que proportionnelle, le résultat opérationnel (Ebit) de base reculant de 13% à 19,24 milliards. Les actionnaires se verront tout de même proposer un dividende relevé de 10 centimes à 9,60 francs suisses par bon de jouissance, énumère le rapport d'activité.

La normalisation observée s'avère un peu plus sévère qu'anticipé par les analystes du consensus AWP. Le chiffre d'affaires était en moyenne attendu à 59,20 milliards et le bénéfice opérationnel ajusté à 20,21 milliards. Les pronostics pour la rémunération des actionnaires oscillaient autour de 9,63 francs suisses.

La direction ambitionne de redresser la barre dès l'exercice en cours, le millésime 2023 devant constituer la fondation de la nouvelle normalité pour la multinationale rhénane. La croissance hors effets de change devrait remonter autour de 5% dès l'exercice en cours, accompagnée d'une évolution parallèle de l'excédent opérationnel. Les actionnaires doivent pouvoir compter sur un nouveau relèvement du dividende.

La multinationale annonce au passage le retrait de son administrateur Bernard Poussot à l'occasion de la prochaine assemblée générale, à l'issue de neuf mandats consécutifs, sans préciser si son fauteuil sera réattribué.

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