Zurich (awp) - Après une entame de séance positive, le bon de jouissance Roche a été relégué en queue de peloton des blue chips jeudi après-midi. Il semble que les premières données fournies par le colosse rhénan concernant la survie globale (OS) aient quelque peu refroidi les investisseurs. Les milieux autorisés pointent du doigt les détails fournis sur l'étude IMpower150. Certains analystes évoquent un scénario analogue à celui qui avait suivi la publication des résultats de l'étude Aphinity.

A 16h35, le "bon" Roche s'enfonçait de 2,0% à 242,30 CHF. L'écart entre le plus haut et le plus bas du jour dépasse désormais 10 CHF. La déconvenue de Roche pesait sur l'indice phare SMI, qui se délestait de 0,38%, après avoir lui aussi évolué en territoire positif dans la matinée.

Dans une note, Vincent Meunier, de Morgan Stanley, écrit que les détails sur l'étude IMpower150 publiés par Roche dans le cadre du congrès ESMO soulèvent des questions. Selon lui, la réaction actuelle du marché rappelle celle qui avait suivi les données détaillées sur Aphinity, qui avaient valu au titre une déconvenue autrement plus importante.

Pour l'analyste, le résultat de l'étude - réduction de 38% de la progression du cancer du poumon et ou des cas de décès - est plutôt probant, mais le marché est également attentif à la survie sans progression de la maladie.

Une différence de seulement 1,5 mois entre deux thérapies combinées - une avec et une sans Tecentriq - n'est pas suffisante pour convaincre les investisseurs, estime l'expert, qui reste neutre sur le bon, dont il estime la juste valorisation à 260 CHF.

Même chose pour la survie globale, où la variante comprenant le Tecentriq affiche 19,2 mois, contre 14,4 mois pour la combinaison Avastin-chimiothérapie. Le laboratoire bâlois reconnaît lui-même ces carences et espère présenter des résultats plus convaincants pour le 1er semestre 2018.

SUFFISANT MAIS PAS CONVAINCANT

La prolongation constatée de l'espérance de vie sans progression de la maladie laisse songeur Michael Nawrath, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui anticipait au moins 4 mois pour cet indicateur. Il rappelle au passage que l'attente fut bien longue et confirme sa recommandation de pondération au marché.

Tim Race, pour Deutsche Bank, estime que les résultats présentés ce jour sont suffisants pour que Roche dépose une demande d'homologation. "Mais de nombreuses questions restent ouvertes", souligne-t-il, laissant entendre que les investisseurs vont dans les prochains temps adopter une posture plus attentiste.

Bruno Bulic, de Baader Helvea, est lui aussi d'avis que Roche dispose de données suffisantes pour présenter des demandes d'homologation et anticipe un feu vert de l'Agence sanitaire américaine (FDA) à la combinaison Tecentriq/Avastin dès le milieu de l'année prochaine. L'analyste reconduit la recommandation "buy" et l'objectif de 256 CHF.

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