* Renault inaugure lundi sa première usine chinoise

* Dernier constructeur à arriver sur un marché devenu plus incertain

* Le site de Wuhan produira d'abord le crossover Kadjar

* Sa capacité annuelle de 150.000 pourra doubler, voire tripler-DG JV Chine

par Gilles Guillaume

WUHAN, Chine, 31 janvier (Reuters) - Renault est confiant de trouver sa place sur le marché automobile chinois malgré son arrivée tardive sur place et les incertitudes qui planent sur l'économie du pays, a déclaré le directeur général de la JV Dongfeng Renault à la veille de l'inauguration de la première usine du groupe en Chine.

"Est-ce qu'on arrive après la bataille ? Non parce que je considère que le marché ne va pas s'arrêter", a indiqué à des journalistes Jacques Daniel, directeur général de Dongfeng Renault Automobile Company (DRAC), la JV de Renault en Chine. "Rentrer sur un marché qui fait plus de vingt millions (par an), c'est extrêmement intéressant pour un constructeur."

Renault inaugure lundi sa première usine d'assemblage à Wuhan, dans le centre de la Chine orientale, avec une capacité initiale de production de 150.000 voitures par an. Le Kadjar, un crossover - ou 4X4 urbain - déjà lancé en Europe, sera le premier véhicule produit sur place. Il sera notamment suivi d'une version plus grande dès cette année, puis de la berline électrique Fluence en 2017.

Le site, qui a nécessité un investissement initial de 870 millions d'euros pour la coentreprise Dongfeng Renault, emploie 2.000 personnes et peut potentiellement doubler, voire tripler sa capacité de production.

"La première tranche est à 150.000, c'est celle qui existe, une deuxième est très facile à installer et (...) nous avons suffisamment de place au sol pour en mettre une troisième si nécessaire", a ajouté Jacques Daniel.

Dernier constructeur automobile en date à débarquer sur le premier marché automobile mondial, Renault arrive dans une période économique relativement trouble en Chine.

Après avoir connu un coup d'arrêt brutal dans le courant de 2015, le marché automobile local a rebondi à la fin de l'année grâce à des aides à l'achat de petits véhicules. En 2016, il pourrait croître de 4 à 6%, selon Renault, voire afficher jusqu'à 7% de croissance selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM) ou l'Observatoire Cetelem de l'automobile, mais sans retrouver les taux de croissance à deux chiffres qu'il affichait encore en 2013.

"On voit (le marché chinois) avec une croissance tout à fait modérée, on sera sur des croissance à un chiffre, aux environs de 5%, mais nous restons assez confiants sur le potentiel de croissance du pays", a poursuivi le directeur général de DRAC.

Renault compte sur le boom des SUV, qui représentent le tiers du marché chinois et affichent encore des taux de croissance de l'ordre de 50%.

Pour accompagner en Chine le lancement industriel du Kadjar, cousin du Qashqai de Nissan, le groupe au losange devrait porter à 150 le nombre de ses concessionnaires, contre 100 en 2014 et 125 en 2015. Jacques Daniel a estimé que le jour où l'usine de Wuhan produira 300.000 véhicules par an, le réseau chinois de Renault pourrait atteindre 300 points de vente. (Edité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Renault, Dongfeng Motor Group Co. Ltd