* La fraude "n'existe pas", dit Royal

* "Les actionnaires peuvent être rassurés", dit-elle

* Dépassement des normes d'oxydes d'azote et de CO2 (Actualisé avec autres citations, Macron, détails)

PARIS, 14 janvier (Reuters) - Renault n'a pas utilisé de logiciel truqueur des émissions polluantes de ses véhicules, qui dépassent toutefois les normes d'oxyde d'azote (NOx) et de CO2, a déclaré jeudi la ministre française de l'Ecologie en rendant compte des tests réalisés par les autorités françaises.

Ségolène Royal, qui s'exprimait à l'issue d'une journée chahutée pour Renault en Bourse à la nouvelle de perquisitions de la Direction de la concurrence sur trois de ses sites , a ajouté que les voiture de l'autre grand groupe français PSA ne montraient aucun dépassement.

La fraude chez Renault "n'existe pas", a-t-elle assuré devant la presse à son ministère. "Les actionnaires peuvent être rassurés, les salariés de Renault peuvent être rassurés, l'Etat actionnaire peut être rassuré."

Renault a annoncé jeudi que la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) s'était rendue dans trois de ses sites dans le cadre de l'enquête sur les émissions polluantes de véhicules diesel lancée par le gouvernement français après l'affaire Volkswagen.

L'action Renault a clôturé en baisse de plus de 10% à 77,75 euros, après avoir perdu jusqu'à près de 23% de sa valeur en cours de séance.

"S'il y a eu ce décrochage, c'est parce qu'il y a eu un doute, une suspicion de fraude et cette fraude n'existe pas", a dit Ségolène Royal, qui a émis l'espoir que "les choses vont revenir à leur juste place".

INSPECTIONS DE LA DGCCRF

Interrogé à Berlin sur cette vive réaction des marchés, le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a répondu à Berlin : "Je pense que les marchés font preuve d'une grande volatilité parce qu'il y a une sensibilité sur ces sujets mais que, on l'espère, il ne s'agit en aucun cas d'une situation comparable à celle de Volkswagen."

L'inspection des sites de Renault par la DGCCRF est "une procédure normale", a-t-il assuré, tandis que Ségolène Royal précisait que des procédures similaires avaient été menées "pas seulement chez Renault".

La ministre de l'Ecologie a qualifié pour sa part d'"exemplaire" la coopération avec Renault, auquel elle a dit faire "toute confiance".

Le constructeur français a accepté de venir devant la commission mise en place par son ministère la semaine prochaine "pour dire comment il va remédier au dépassement des normes d'oxyde d'azote et de CO2", a-t-elle précisé.

L'industriel "s'est engagé à prendre des mesures pour améliorer sa technologie et pour faire en sorte que les objectifs soient atteints en terme de respect des normes de pollution", a-t-il ajouté.

"Il n'y pas de logiciel de fraude sur les voitures PSA, Renault, Mercedes, Ford, Opel, Toyota et BMW" a énuméré la ministre.

Il y a selon elle des dépassements de normes CO2 et oxyde d'azote chez des constructeurs étrangers, mais "pas de dépassement de normes chez PSA". (Jean-Baptiste Vey, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Renault, PEUGEOT