(Actualisation: déclarations de Benjamin Griveaux à Radio Classique, contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Carlos Ghosn a démissionné de ses fonctions de PDG de Renault, a déclaré jeudi le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, ce qui marque la fin d'un règne de près de 15 ans à la tête du constructeur automobile.

Carlos Ghosn "vient de démissionné hier soir", a déclaré Bruno Le Maire, qui s'exprimait depuis Davos sur la chaîne Bloomberg TV. "Il est désormais temps de définir et de mettre en place une nouvelle gouvernance chez Renault", a ajouté le ministre.

La décision de Carlos Ghosn sera actée lors du conseil d'administration de Renault jeudi, a précisé une source proche du dossier à l'agence Agefi-Dow Jones.

"Carlos Ghosn a remis sa démission, nous passons à une nouvelle étape", a déclaré de son côté Benjamin Griveaux, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement, sur Radio Classique.

Benajmin Griveaux a également confirmé que Thierry Bolloré, le directeur général délégué de Renault, devrait devenir directeur général, tandis que Jean-Dominique Senard, le président de la gérance de Michelin, devrait prendre celle du constructeur automobile.

"Il y a un duo qui sera présenté ce matin au conseil d'administration de Renault, Jean-Dominique Senard et monsieur Bolloré, avec le souhait d'avoir au fond une direction générale, très exécutive, très opérationnelle", a-t-il ajouté.

Mardi, le tribunal de Tokyo a rejeté une nouvelle demande de libération sous caution du dirigeant dont la détention provisoire devrait courir au moins jusqu'au 10 mars. Carlos Ghosn a été mis en examen au Japon pour abus de confiance et pour ne pas avoir déclaré la totalité de ses revenus chez Nissan dans des documents boursiers entre 2010 et 2018.

Pour faire face à l'incarcération de Carlos Ghosn au Japon depuis le 19 novembre, Renault a mis en place une gouvernance par intérim, en nommant Thierry Bolloré directeur général délégué à titre provisoire, tandis que l'administrateur référent, Philippe Lagayette, préside le conseil d'administration sans avoir le titre officiel de président. En vertu de la présomption d'innocence, Carlos Ghosn était toujours PDG de Renault.

Mais en raison de la détention prolongée du dirigeant au Japon, l'Etat, qui détient 15% du capital de Renault, a poussé le constructeur automobile à agir. Le 16 janvier, Bruno Le Maire, avait indiqué avoir demandé au conseil d'administration de Renault de mettre en place "une nouvelle gouvernance pérenne" chez le constructeur, confirmant le remplacement de Carlos Ghosn.

Directeur général de Renault depuis 2005 et président du groupe depuis 2009, Carlos Ghosn perd de nouvelles prérogatives après avoir été déjà démis de ses fonctions de président des conseils d'administration de Nissan et de Mitsubishi, les 22 et 26 novembre derniers.

-Alice Doré et Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; jmarion@agefi.fr; adore@agefi.fr ed: VLV

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