(Actualisation: réaction de Daimler et de Peugeot, contexte sur le scandale Volkswagen et les enquêtes en cours, réduction des pertes du titre Renault à la Bourse de Paris).

Le constructeur automobile Renault (>> Renault) a confirmé jeudi que la répression des fraudes (DGCCRF) avaient mené des perquisitions sur plusieurs de ses sites dans le cadre des investigations menées par les autorités après le scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen (>> Volkswagen AG).

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s'est rendue au siège social, au centre technique de Lardy et au Technocentre de Guyancourt, a indiqué Renault dans un communiqué.

Ces perquisitions interviennent après des premiers tests menés fin 2015 par la Commission technique indépendante qui considère que "la procédure en cours ne mettrait pas en évidence la présence d'un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault", ajoute le groupe.

Cette Commission technique indépendante - dite Commission Royal - a pour objet de vérifier que les constructeurs français n'ont pas équipé leurs véhicules de logiciels visant à fausser les données des émissions polluantes, comme cela a été révélé pour le constructeur allemand Volkswagen.

"La DGCCRF a décidé de faire procéder à un complément d'investigation sur pièce et sur site, qui a vocation à valider définitivement les premiers éléments d'analyse réalisés par la Commission technique indépendante", a expliqué Renault.

La DGCCRF n'a pas souhaité faire de commentaire. Le ministère de l'Economie, qui supervise la répression des fraudes, et le ministère des Transports n'étaient pas joignables dans l'immédiat.

Chute du titre Renault en Bourse

Des représentaux syndicats avaient indiqué auparavant à Dow Jones Newswires que la répression des fraudes avaient mené le 7 janvier des perquisitions au siège de Renault et au site de Lardy. Selon Florent Grimaldi, responsable syndical à Lardy, les enquêteurs ont passé la journée à examiner les ordinateurs de la direction de Renault. Le centre d'ingénierie de Lardy est dédié au développement des moteurs et est en charge de certains tests d'émissions, a-t-il indiqué.

La révélation de ces perquisitions a fait chuter le titre Renault de plus de 20% jeudi à la mi-journée. A la suite du communiqué de Renault, les pertes se sont réduites mais l'action du constructeur automobile perdait encore 8,6% à 79,20 euros à 15h30.

Partenaire de Renault dans plusieurs domaines, l'allemand Daimler (>> Daimler AG) a assuré ne pas être concerné par l'enquête sur le constructeur français. De son côté, le concurrent PSA Peugeot Citroën (>> PEUGEOT) a indiqué n'avoir pas fait l'objet de perquisitions de la part de la répression des fraudes.

Les résultats des tests réalisés par la commission technique "attestent de l'absence de toute anomalie", a affirmé PSA dans un communiqué. Le titre PSA perdait 3% à 14,30 euros à la Bourse de Paris.

Enquête en France sur 100 véhicules

En septembre, les autorités américaines ont révélé que Volkswagen trichait depuis des années aux tests d'émissions polluantes. Le constructeur allemand a reconnu avoir installé un logiciel sur certaines de ses moteurs diesel pour tromper les tests, une manoeuvre qui l'expose à des éventuelles amendes de plusieurs milliards de dollars.

Ce scandale a provoqué une vague d'enquêtes de la part des autorités européennes sur les pratiques de Volkswagen mais également sur celles des autres constructeurs automobiles.

En France, le ministère de l'Environnement et des Transports a diligenté une enquête pour tester 100 véhicules sur le marché automobile, dont 25 modèles Renault. Pour l'heure, la commission technique a testé quatre véhicules Renault, a indiqué le groupe jeudi.

-Blandine Hénault, Jason Chow et Nick Kostov, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com

ed: ECH

Valeurs citées dans l'article : Renault, PEUGEOT, Daimler AG, Volkswagen AG