"Deux réunions viennent d'être programmées le 8 et le 23 octobre dans le cadre d'un groupe de réflexion paritaire, structure ad-hoc sur la compétitivité", a ajouté la source.

Carlos Tavares, directeur général délégué de Renault, a indiqué de son côté dans une interview à Reuters en marge du mondial de l'automobile qu'il aimerait conclure dans les prochains mois un accord de compétitivité dans l'ensemble de ses usines françaises.

"Si nous étions en mesure de conclure quelque chose dans les prochains mois, ce serait bien, mais je ne pense pas qu'il faille non plus ajouter trop de contraintes dans le système", a -t-il dit.

"Nous demandons aux salariés de travailler avec nous sur une feuille de route pour amener telle ou telle usine à un niveau de performance identique aux meilleurs benchmarks de la région", a-t-il ajouté, citant l'usine Nissan de Sunderland et le site Renault de Palencia, en Espagne.

Parmi les pistes qu'il entend proposer à la négociation, le directeur général délégué de Renault a cité la qualité, le coût de l'assemblage et le coût du travail.

Plusieurs constructeurs automobiles ont tenu des propos alarmistes sur la dégradation du marché automobile européen, pour lequel ils n'attendent désormais pas de reprise en 2013.

EFFET DE CONTRASTE AVEC PSA

PSA, qui a annoncé en juillet 8.000 nouvelles suppressions d'emplois en France et la fermeture d'une usine, a conclu un accord de compétitivité sur son site de Sevelnord, prévoyant un gel des salaires et une flexibilité accrue en échange de l'attribution d'un nouveau modèle et du maintien des emplois.

Carlos Tavares suggère que le choc provoqué par les annonces de PSA est susceptible de faciliter les discussions avec les syndicats.

"Le contraste avec notre concurrent français les aide à penser qu'il vaut mieux discuter maintenant des remèdes à la situation actuelle (...) Le sentiment d'urgence est partagé des deux côtés", a-t-il dit.

Carlos Ghosn, le PDG de Renault, a une nouvelle fois estimé sur BFM TV qu'une baisse des capacités de productions des constructeurs en Europe était "inéluctable".

"Un constructeur ne peut pas continuer à maintenir un outil de production pour lequel il n'y a pas de demande", a-t-il observé, précisant toutefois que rien n'était prévu à ce stade chez Renault en la matière.

La source syndicale déjà citée a souligné que la "négociation à venir délicate et sûrement difficile".

"On sait très bien qu'il faudra négocier quelque chose dans le contexte actuel, ça ne peut pas tenir ainsi. Il y aura des concessions, notamment sur la flexibilité, mais en échange il faudra des garanties sur l'emploi et le 'made in France'", a ajouté la source.

Vers 15h40, le titre Renault reculait de 1,34% à 36,75 euros alors que l'indice regroupant les valeurs automobiles européennes cédait 0,82%.

Avec la contribution de Benoit Van Overstraeten, édité par Jean-Michel Bélot

par Gilles Guillaume et Laurence Frost