Après deux mois d’atermoiements, la page Carlos Ghosn est enfin tournée chez Renault. Peu après la démission de son PDG, le constructeur automobile a désigné (sans surprise) le tandem composé de Thierry Bolloré (directeur général) et Jean-Dominique Senard (président) comme successeurs. Le tout, avec la bénédiction de l'État français, qui détient 15 % de Renault.

En Bourse, la nouvelle était largement anticipée depuis plusieurs jours. Pourtant, après un début de séance dans le rouge, le titre Renault s'offre désormais le luxe de surperformer le CAC 40 à la faveur d'un gain de 1,05% à 58,01 euros.

L'actuel patron de Michelin, Jean-Dominique Senard, présente un profil idéal pour le poste de président de Renault. Il dispose d'une connaissance fine du secteur automobile et jouit d'une réputation certaine en tant que capitaine d'industrie. Il sera disponible d'ici mai 2019, date à laquelle il a organisé sa succession à la tête de Michelin.

Décidément, le groupe basé à Clermont-Ferrand confirme une nouvelle fois sa fonction de pourvoyeurs de cadres de haut niveau chez Renault. En effet, Carlos Ghosn, Thierry Bolloré et Jean-Dominique Senard sont tous passés par la société au Bibendum.

Le nouveau président du conseil d'administration aura pour mission de faire évoluer la gouvernance chez Renault. Il présentera ses propositions avant la prochaine assemblée générale des actionnaires.

Surtout, Jean-Dominique Senard sera le principal représentant de Renault dans les organes de direction de l'Alliance. Il aura donc à charge de panser les plaies avec Nissan, dont le dirigeant a sonné l'hallali contre Carlos Ghosn il y a deux mois. Nul doute que se présentera assez vite le dossier du rééquilibrage capitalistique entre Renault et Nissan au sein de l'Alliance.

Actuellement, l'Alliance penche clairement du côté du groupe français : il détient 43,4% de Nissan, alors que le japonais ne détient en retour que 15% de Renault. Une influence qui fait grincer des dents du côté de Nissan.