Les investisseurs saluent avec un peu d'avance l'accord industriel signé entre Renault et Daimler. A la Bourse de Paris, le titre du constructeur français gagne 3,01% à 36,57 euros tandis que celui son nouveau partenaire allemand progresse de 0,30% à 35,51 euros alors que Renault, Nissan et Daimler annonceront leur projet d'alliance demain matin à Bruxelles. Cet après-midi, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a déclaré lors des questions orales à l'Assemblée nationale que l'Etat avait validé le projet de rapprochement.

Le ministre a précisé que l'Etat restera le premier de l'actionnaire de Renault. A ce jour, l'Etat détient environ 15% du capital du groupe.

Un conseil d'administration extraordinaire de Renault s'est tenu ce matin au siège du groupe à Boulogne-Billancourt pour entériner ce rapprochement qui devrait se traduire par des participations croisées "symboliques" de l'ordre de 3%. L'enjeu d'une telle union : la réalisation d'économie d'échelle après les très lourdes pertes essuyées l'an dernier de part et d'autre.

Selon la presse, la coopération est notamment basée autour du "projet Edison". L'idée de ce projet est de développer une nouvelle plate-forme commune dédiée aux petites voitures qui pourrait permettre à Renault d'augmenter ses marges sur ses Twingo et à Daimler de réduire ses pertes sur ses Smart.

Dans une note publié ce matin, CM-CIC a estimé que cet accord industriel était positif pour Renault. Mais il convient de garder la tête froide, ajoute l'analyste. "L'impact différé dans le temps et la volonté de ne pas engager de cash en disent long sur la prudence qui reste de mise...".

(P-J.L)