Le constructeur au losange est l'un des plus fervents promoteurs de cette nouvelle technologie dont six millions de voitures, soit 10% du marché mondial du neuf, devraient selon lui être commercialisées en 2020.

"Nous serons probablement en 2016 à la moitié de ce chiffre", a déclaré Thierry Koskas. "Le démarrage sera progressif, une des inconnues restant le rythme d'adoption, c'est le cas avec toutes les nouvelles technologies."

"On l'observe dans beaucoup de secteurs, quand vous introduisez le CD, le DVD, le Blue Ray, vous avez les consommateurs qui adoptent immédiatement la nouvelle technologie et ceux qui préfèrent attendre", a-t-il ajouté.

La future gamme électrique de Renault sera commercialisée à partir de l'automne 2011, avec d'abord le petit utilitaire Kangoo, produit à Maubeuge (Nord) et la berline Fluence, fabriquée en Turquie.

Suivront au second semestre 2012 le mini-véhicule Twizzy, fabriqué en Espagne et qui sera disponible en version bridée et sans permis pour les conducteurs à partir de 16 ans, et surtout la citadine Zoé, principal moteur du dispositif.

"Nous dévoilons les quatre premières voitures, mais il pourrait y en avoir d'autres ultérieurement, qui sait ?", a poursuivi Thierry Koskas.

"Nous n'avons encore rien annoncé, mais l'idée n'est pas de faire quatre voitures et de dire: c'est tout. Nous sommes en train de développer une gamme entière de voitures électriques, il est évident que nous n'allons pas nous arrêter à ces quatre véhicules."

BATTERIE COMMUNICANTE

Soucieux de conserver le contrôle de certains éléments clé de ces voitures d'un nouveau type, Renault en fournira aussi les batteries, produites dans un premier temps avec le partenaire Nissan au Japon, puis sur d'autres sites à Flins (Yvelines), au Royaume-Uni et au Portugal.

La batterie sera louée au conducteur et enverra en permanence à un centre de contrôle des signaux radio sur son état de charge et sa température, permettant ainsi de diagnostiquer à distance d'éventuels dysfonctionnements.

"Il est évident qu'ils ne recevront pas de données sur ce que le conducteur fait avec sa voiture, ce seront des données purement techniques", a précisé Thierry Koskas.

L'autre pièce maîtresse du véhicule sans combustion, le moteur électrique, pourrait suivre le même chemin pour une production en interne.

"Nous l'achetons au début, mais je pense qu'à un certain stade, peut-être après deux ou trois ans, nous fabriquerons nos propres moteurs, mais pour le moment nous l'achetons", a ajouté Thierry Koskas, sans préciser l'identité du fournisseur actuel de Renault.

Le Reuters Global Auto Summit se tient à Paris, Los Angeles, Detroit et en Asie du 15 au 17 novembre.

Gilles Guillaume et Helen Massy-Beresford, avec Christiaan Hetzner, édité par Benoît Van Overstraeten