par Helen Massy-Beresford

Au cours des états généraux de l'automobile organisés mardi à Paris, Patrick Pelata, le directeur général délégué du groupe, a estimé qu'il était encore trop tôt pour porter un jugement sur l'annonce par le Premier ministre, François Fillon, de l'intention du gouvernement français de mettre cinq à six milliards d'euros à la disposition du secteur.

"Il est franchement beaucoup trop tôt aujourd'hui pour pouvoir donner un avis sur le plan. On ne le connaîtra que dans quelques jours ou quelques semaines", a-t-il dit.

"Nous demandons évidemment avec force au gouvernement que ce qu'il fera pour PSA soit équivalent à ce qui sera fait pour Renault. Bien sûr, pour nous, le mieux serait d'obtenir un prêt, c'est ce que les banques ne nous accordent pas et c'est la seule chose que nous demandons pour l'instant", a-t-il dit.

"Nous avons besoin de liquidités pour sortir de cette crise en bonne santé et si nous ne les avons pas, la seule solution pour trouver des liquidités consistera à réduire drastiquement les investissements, y compris les investissements dans les technologies, ce qui n'est franchement pas la meilleure chose à faire en période de crise".

Il a aussi expliqué que Renault chercherait à tirer parti de son alliance avec Nissan en profitant des synergies entre les deux groupes, en réduisant les stocks d'invendus, en adaptant sa stratégie de distribution et en réduisant ses coûts fixes.

Prié de dire si la crise actuelle pourrait avoir des conséquences positives, il a répondu que ce sera le cas "si le gouvernement français comble véritablement l'écart de compétitivité entre la France et l'Europe de l'Est". "Cela changerait beaucoup de choses pour la santé et le potentiel de croissance de Renault à l'avenir", a-t-il souligné.

Interrogé sur l'évolution possible du dividende de Renault dans ce contexte, Pelata a souligné qu'"une société qui n'a pas beaucoup de cash ne s'amuse pas à verser des dividendes". "Mais ce n'est pas une négociation entre le gouvernement et les dirigeants pour une raison très simple: c'est une décision prise par le conseil d'administration".

Avec la contribution de Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot