Le président du directoire Philippe Varin avait indiqué fin septembre au Mondial de l'automobile qu'en raison de la restructuration lancée par PSA, le moment n'était pas opportun pour un accord global sur la compétitivité des usines du groupe.

"Nous travaillerons sur un accord de performance dans quelques mois qui sera un des dispositifs clés du retour à la compétitivité du groupe", a déclaré jeudi le directeur industriel de PSA Denis Martin, au cours d'un point de presse consacré aux négociations en cours sur le plan social annoncé par le groupe en juillet.

Le projet d'accord de performance, qui rappelle ce que prépare Renault pour rapprocher la compétitivité de ses sites français de celle de ses usines espagnoles, est distinct du plan par lequel PSA entend supprimer 8.000 emplois en France d'ici 2014.

Renault, dans le cadre de ses propres négociations, a annoncé mardi qu'il supprimerait 7.500 emplois en France d'ici 2016, essentiellement via des départs naturels. Le gouvernement français n'y a rien trouvé à redire, alors qu'il avait vertement critiqué PSA en juillet.

"Je ne me compare pas du tout avec Renault, Renault est dans un contexte qui est le sien, nous, nous sommes dans un autre contexte", a déclaré Denis Martin, en réponse à une question sur la réaction différente observée de la part du gouvernement.

"Nous avons des usines extrêmement importantes en France, nous avons en France 76.000 collaborateurs dans la division automobile, 91.000 globalement à l'échelle du groupe, on n'est pas tout à fait dans la même dimension", a-t-il ajouté.

Renault emploie 54.000 personnes en France.

L'EXEMPLE DE SEVELNORD

PSA traverse une crise financière bien plus grave que Renault, mais les deux constructeurs ont en commun le souci d'adapter leur dispositif industriel à un marché français et européen qui s'annonce léthargique au moins encore en 2013.

Denis Martin a rappelé que PSA avait conclu dès juillet un accord de flexibilité dans son usine de Sevelnord (Nord). En échange de l'attribution d'un nouveau modèle, les syndicats sur place ont accepté notamment un gel des salaires et une plus grande souplesse dans l'organisation du travail afin de faire face aux aléas de la demande.

Sur le plan social en cours, Denis Martin a évoqué des "avancées significatives" et s'est dit confiant de parvenir à un accord avec la plupart des organisations syndicales vers la mi-février.

En marge de la séance de négociation de jeudi, consacrée aux mesures financières d'accompagnement, Franck Don, représentant de la CFTC, s'est montré plus prudent.

"La direction a amélioré sa copie sur les mobilités internes, en revanche elle refuse de bouger sur l'indemnisation des mobilités externes, et ça coince avec les organisations syndicales", a-t-il déclaré au téléphone.

La journée a également été marquée par une manifestation de salariés d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à l'appel du SIA, principale organisation syndicale sur ce site appelé à fermer ses portes en 2014.

Denis Martin a évoqué une indemnisation moyenne correspondant à deux ans de salaire pour les employés d'Aulnay ou de Rennes (Ille-et-Vilaine) qui quitteront le groupe, permettant selon lui de compenser provisoirement toute baisse de rémunération par rapport aux barèmes pratiques par le constructeur.

Il a également annoncé que la période de volontariat pour les personnes appelées à quitter le groupe était prolongée jusqu'à la fin 2013 et que la restructuration engagée à Aulnay, qui aboutira à la fermeture de l'usine, devrait être achevée mi-2014.

Edité par Dominique Rodriguez

par Gilles Guillaume