"Cette réflexion est en cours", a-t-il dit dans une interview accordée à Reuters. "Ce qui est sûr, c'est que nous cherchons le moyen de faire comprendre que l'Etat actionnaire à 15% est un Etat qui pèse dans les choix."

"On peut très bien le faire en restant à 15%. Peut-être que de monter à 17, à 18 ou à 20% est moyen psychologique de faire comprendre qu'on n'a pas l'intention de laisser conduire la stratégie industrielle automobile de la France sans réagir", a-t-il ajouté.

Une porte-parole de Renault a déclaré n'avoir aucun commentaire à faire sur ces déclarations.

Renault n'a pas encore décidé où il produira en 2013 la 4e génération de la Clio, mais des informations de presse sur le possible choix du site turc de Bursa ont conduit le gouvernement à monter au créneau pour réclamer que la Clio 4 soit produite prioritairement en France.

Le P-DG de Renault Carlos Ghosn sera reçu samedi par Nicolas Sarkozy à l'Élysée pour faire le point sur ce dossier.

Christian Estrosi a précisé que la possible montée de l'Etat dans le capital de Renault serait abordée lors de cet entretien.

Prié de dire si la décision serait effectivement prise samedi par le chef de l'Etat, il a répondu : "Ça sera le fruit de la discussion entre le président de la République et le président de Renault. Est-ce que le président de Renault considère désormais que nous sommes un actionnaire à 15% qui mérite d'être respecté et de ne pas subir des décisions sans que y soyons associés, ou pas ?".

Le ministre de l'Industrie a ajouté avoir "clairement dit" au directeur général de Renault Patrick Pélata, qu'il a reçu mercredi, que Nicolas Sarkozy ne se contenterait pas samedi de réponses évasives.

"Ce qui est demandé à Renault, ce n'est pas de fermer une chaîne de production en Turquie (...), c'est de veiller à ce que la Clio 4 qui est destinée à être vendue en France soit produite en France", a-t-il dit, ajoutant ne pas vouloir empêcher Renault de construire une usine en Turquie pour le marché local.

"Qu'on produise de la Clio 4 pour vendre en Turquie ou dans la région, ce n'est pas un problème", a-t-il dit.

"Ce qu'il y a de nouveau, c'est qu'aujourd'hui l'Etat français considère que (dans) le problème de la Clio 4, c'est la stratégie industrielle automobile de l'Etat et du gouvernement qui compte", a-t-il conclu.

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse