par Gilles Guillaume

Igor Komarov a fixé comme condition à un retour à un résultat opérationnel positif de produire cette année une fois et demie plus de véhicules qu'en 2009, quand la production avait tourné autour de 300.000.

Cette hypothèse sous-entend un volume de 450.000 voitures en 2010, objectif dont Igor Komarov a indiqué qu'il serait "dépassé".

Il s'exprimait au cours d'un déjeuner de presse organisé en marge de l'inauguration de l'exposition franco-russe au Grand Palais, à Paris, à l'occasion de la visite du Premier ministre russe Vladimir Poutine en France.

Sur les cinq premiers mois de l'année, AvtoVAZ a vendu 169.600 voitures, son partenaire Renault 33.700 et le Nissan 22.500, soit en tout près de 226.000 modèles et une part de marché cumulée de 37,8%.

"Notre partenariat se développe dans un marché qui reprend des couleurs", a déclaré de son côté Christian Estève, directeur général de Renault Russie.

"Et il est toujours plus facile de faire collaborer des gens quand ils ont une perspective de croissance devant eux, que de les faire collaborer quand on leur demande d'être extrêmement vigilant sur les coûts", a-t-il ajouté.

Si Igor Komarov a indiqué plus tôt en matinée à Reuters qu'à court terme, la part de marché des trois partenaires devrait rester globalement stable, à 27-29% sur l'ensemble de l'année, contre 30% en 2009, Christian Estève a estimé que l'objectif d'une part de marché cumulée de 40% à l'horizon 2015 en Russie serait probablement dépassé.

VERS UN REBOND DE 15% DU MARCHÉ

Renault a acquis 25% d'AvtoVAZ en 2008 pour tenter de profiter d'un marché automobile russe présenté alors comme le futur eldorado. Mais celui-ci s'est effondré avec la crise, menaçant au passage la survie même du premier constructeur local.

AvtoVAZ a été sauvé de la faillite grâce à l'intervention de l'État russe, qui a repris l'intégralité de ses créances bancaires et fournisseurs, et au prix d'une restructuration drastique l'an dernier. La dette de 50 milliards de roubles (deux milliards d'euros environ) est maintenant due à l'État, mais celui-ci ne réclame pas de taux d'intérêt et n'a pas fixé d'échéance pour son remboursement.

Les ventes d'automobiles ont été divisées par deux l'an dernier sur le marché russe, mais semblent vouloir repartir cette année grâce à l'amélioration de la conjoncture et à l'instauration par le gouvernement d'une prime à la casse.

La première enveloppe, limitée à 200.000 voitures, ayant été épuisée avec plusieurs mois d'avance, Moscou a annoncé en début de semaine une nouvelle prime qui devrait bénéficier à un volume de voitures similaire.

Pas moins de 32 millions de véhicules en Russie ont plus de dix ans. AvtoVAZ prévoit un rebond de 15,6% environ du marché automobile russe cette année à 1,7 million d'unités, contre une prévision précédente de 1,6 million.

Sur le terrain opérationnel, le groupe mise aussi sur le renforcement de sa coopération avec Renault et Nissan, étendue à la R&D, aux achats, au développement d'un tissus de fournisseurs russes et à des plates-formes communes.

La première illustration concrète sera la production en commun, à Togliatti à partir de mars 2012, de breaks et de fourgonnettes sur la plateforme de la Logan. Suivront six mois plus tard des modèles Nissan et au premier trimestre 2013, des Renault.

Avec Greg Bryanski, édité par Cyril Altmeyer