Paris (awp/afp) - Le groupe publicitaire Publicis a publié jeudi une perte nette de 527 millions d'euros en 2016 due à une importante dépréciation de la valeur comptable de sa filiale américaine Publicis.Sapient, et s'est montré prudent pour 2017.

Le chiffre d'affaires de l'exercice a augmenté de 1,4% à 9,733 milliards d'euros, tandis que la croissance organique (à périmètre et taux de change constants) a atteint 0,7%, une performance inférieure aux prévisions.

C'est l'Amérique du Nord qui a plombé l'exercice, avec la perte d'importants contrats en 2015 et au début de 2016 ainsi que la piètre performance de l'agence de publicité interactive Razorfish: si le chiffre d'affaires y a progressé de 1,0%, la croissance organique y est négative (-2,2%). Or, la région compte désormais pour près de 54% des revenus du groupe.

Le quatrième trimestre, en particulier, a été pudiquement jugé "assez mauvais" par le président du directoire Maurice Lévy, avec une baisse du chiffre d'affaires de 2,5% à 2,665 milliards d'euros. En organique, la tendance des quatre derniers mois de l'année est la même: -2,5% pour l'ensemble du groupe et -6,9% en Amérique du Nord.

La marge opérationnelle de Publicis a progressé de 10 points de base en 2016, à 15,6%, tandis que le bénéfice courant par action est en hausse de 1,6% à 4,46 euros.

Conséquence de la contre-performance des activités américaines, le groupe a déprécié la valeur comptable de sa branche Publicis.Sapient à hauteur de 1,4 milliard d'euros, ce qui a fait plonger le résultat net dans le rouge.

"C'est une pure opération comptable", a indiqué Maurice Lévy à des journalistes, citant les difficultés de Razorfish et reconnaissant que le "business plan" de Sapient --un groupe américain spécialisé dans le marketing et la communication numériques, acquis en 2015-- était trop ambitieux. Sapient et Razorfish font désormais partie de Publicis.Sapient.

Hormis le résultat net, les principaux indicateurs de cette "année difficile" sont en hausse comme il l'avait prévu il y a un an, a-t-il souligné: le chiffre d'affaires, la marge, le bénéfice courant par action et le dividende (qui devrait être augmenté de 15,6% à 1,85 euro).

Le patron de Publicis, qui doit passer la main le 1er juin, s'est montré prudent pour 2017 compte tenu des incertitudes économiques, géopolitiques, technologiques et sociétales. Il envisage néanmoins une nouvelle progression de la marge d'exploitation.

Celle-ci doit selon la direction atteindre 17,3% en 2018, un objectif que M. Lévy a confirmé.

afp/rp