À Paris, le CAC 40 gagne 0,38% à 5.502,95 points vers 11h55 GMT; à Francfort, le Dax prend 0,08%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,22%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,17% et le Stoxx 600 de 0,3%.

A Londres, le FTSE 100 perd 0,12%, pénalisé entre autres par le recul de 1,56% de Royal Dutch Shell après l'annonce d'un flux de trésorerie inférieur aux attentes.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street proche de l'équilibre, pour l'une des journées les plus animées en matière de résultats de sociétés.

Sur le marché obligataire, le rendement à dix ans américain évolue à plus de 2,74% après un pic au-dessus de 2,75% mercredi, son plus haut niveau depuis près de quatre ans. En Europe, le dix ans allemand avoisine 0,725% tandis que le français est repassé en début de séance au-dessus de 1% pour la première fois depuis mars de l'an dernier.

Cette nouvelle poussée des rendements, qui avait provoqué des dégagements sur les actions ces derniers jours, s'explique avant tout par les déclarations de la Fed mercredi: tout en laissant ses taux inchangés, la banque centrale américaine a dit s'attendre à une accélération de l'inflation cette année.

Le communiqué a alimenté les spéculations sur la possibilité que la banque centrale, qui changera de président officiellement samedi, Jerome Powell succédant à Janet Yellen, relève ses taux plus rapidement qu'anticipé initialement.

LE COMMUNIQUÉ DE LA FED NOURRIT LES SPÉCULATIONS SUR LES TAUX

"Si le consensus et les estimations tendent actuellement vers trois hausses de taux, le communiqué du jour penche pourtant pour (au moins) quatre hausses de taux en 2018", estime ainsi Mirabaud Securities. "Il sera intéressant de voir les prochains 'dot plots' (les anticipations de taux des membres du FOMC-ndlr). Mars paraît être la prochaine réunion où les taux devraient remonter de 0,25%."

De son côté, UBS a revu à la hausse ses prévisions pour les changes et les rendements obligataires: la banque suisse voit désormais l'euro atteindre 1,30 dollar d'ici la fin de l'année (elle tablait sur 1,25 auparavant), le rendement à dix ans allemand 1% contre 0,90% et le dix ans américain 2,90%.

"Ce qui nous a surpris, c'est la vitesse des mouvements de marché", explique la banque suisse. "Cette vitesse extraordinaire est le résultat d'une dynamique de croissance forte et du maintien de conditions de financement favorables."

Nouvelle illustration de la dynamique de croissance évoquée par UBS, les indices des directeurs d'achats du secteur manufacturier en Europe confirment que 2018 a démarré sur les chapeaux de roue: l'indice PMI de la zone euro, à 59,6, reste proche de son record de décembre (60,6).

Sur le marché des devises, le dollar varie peu face à un panier de devises de référence et l'euro grappille environ 0,1% face au billet vert à 1,2430.

NOKIA ET DASSAULT SYSTÈMES MONTENT, BIC CHUTE

Côté actions, la hausse des rendements, selon un schéma habituel, profite au secteur bancaire, dont l'indice Stoxx de référence progresse de 0,72% et à celui des services financiers (+1,47%), tout en pénalisant l'immobilier (-0,03%) et les télécoms (-0,67%).

Mais la cote est aussi animée par de multiples publications de résultats, ce jeudi étant l'une des plus fournies du trimestre en la matière.

Nokia gagne 9,18%, l'une des meilleures performance du Stoxx 600, après un bénéfice trimestriel dopé par les revenus tirés de son portefeuille de brevets; le groupe finlandais a aussi évoqué des signes d'amélioration du marché nord-américain.

A Paris, Dassault Systèmes (+9,17%) est en tête du SBF 120 et a inscrit un record après avoir battu le consensus.

Plus forte hausse du CAC, PSA (+3,26%) profite de la hausse de 2,49% du marché automobile français en janvier. Renault prend 0,94%.

A la baisse, Bic chute de 8,5% après avoir averti que sa marge d'exploitation devrait reculer cette année.

Le danois Novo Nordisk, numéro un mondial des traitements du diabète, abandonne quant à lui 5,61% après un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes; le groupe a en outre prévenu que la faiblesse du dollar pèserait sur ses résultats 2018.

La plus forte baisse du Stoxx 600 revient à un autre danois, l'opérateur de télécommunications TDC, qui perd 10,57% en réaction à l'annonce du rachat des activités de télévision et de divertissement du médias suédois Modern Times Group, une opération de croissance externe qui ne convainc pas les analystes.

Aux Etats-Unis, le secteur des hautes technologies accapare la majeure partie de l'attention: Microsoft et Facebook devraient profiter des résultats en hausse publiés mercredi soir, et les investisseurs attendent après la clôture ceux d'Apple, Amazon et Alphabet.

Le marché pétrolier est en hausse après une enquête de Reuters qui montre certes une hausse de la production globale de l'Opep, mais aussi un respect toujours marqué par les grands producteurs de l'accord d'encadrement de l'offre.

Goldman Sachs a par ailleurs relevé ses prévisions de cours pour le Brent, à 75 dollars le baril à un horizon de trois mois contre 62 dollars auparavant, et à 82,50 dollars contre 75 à six mois.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, Renault