Le suspens semble toucher à sa fin. Après plusieurs mois de discussions, le conseil de surveillance de PSA aurait validé dimanche soir le principe d'une entrée au capital du groupe de son partenaire chinois Dongfeng et de l'Etat français. PSA lancerait une augmentation de capital de 3 milliards d'euros, à comparer avec une capitalisation boursière de 4 milliards. A Paris, le titre PSA chute de 5,66% à 10,85 euros dans le sillage de ces rumeurs : devant l'ampleur du caractère dilutif de l'opération (60%), les actionnaires ne souhaitant pas participer au tour de table se désengagent du dossier.


Concrètement, PSA envisagerait dans un premier temps une augmentation de capital réservée de 1,5 milliard d'euros qui devrait voir l'Etat français et le constructeur automobile chinois acquérir une participation identique d'environ 14% du capital chacun pour un investissement autour de 750 millions d'euros, avec un prix de souscription qui devrait être compris entre 7,5 et 8 euros.

Ensuite, un appel au marché complémentaire devrait permettre de lever environ 1,5 milliard d'euros, tandis que les salariés se verraient également proposer de souscrire à l'opération.

De son côté, la famille, aujourd'hui principal actionnaire de PSA avec 25% du capital, souscrirait partiellement à cette seconde opération pour atteindre le même niveau de représentation, soit environ 14 % du capital.

Le groupe souhaiterait présenter au marché un accord d'ici le 19 février, date de la publication de ses résultats annuels.

Les analystes sont mitigés. Soulignant que la taille de l'opération est de moindre ampleur que redouté, Exane BNP Paribas a confirmé son opinion Surperformance. A contrario, CM-CIC rappelle s'être toujours montré sceptique face à ce projet. Il s'agit pour lui d'"une augmentation de capital extrêmement dilutive pour un projet industriel trop faible et de toute façon très lointain avec des perspectives de vente non suffisantes au regard des problèmes commerciaux du groupe".

Le broker s'interroge également sur la future gouvernance du groupe avec trois actionnaires de références (la famille, l'Etat, Dongfeng) dont les objectifs sont complétements contraires.

Dans ce cadre, CM-CIC préfèrerait que PSA vende ses participations. Selon ses estimations, la cession de 50% de BPF et 100% de Faurecia rapporteraient également 3 milliards d'euros.

Enfin, PSA Peugeot Citroën a fait état d'une baisse de 4,9% de ses ventes mondiales, la performance du groupe en Chine n'ayant pas suffi à éclipser sa faiblesse en Europe et l'interruption de ses livraisons vers l'Iran.

(P-J.L)