STRASBOURG, 17 janvier (Reuters) - Le tribunal de commerce d'Epinal a prononcé jeudi la liquidation de l'usine TRW de Ramonchamp (Vosges), en redressement judiciaire depuis le 23 juillet, et enregistré la nouvelle société constituée par les salariés, dont trois cadres dirigeants, pour maintenir l'activité.

Baptisée VT2i, la nouvelle entreprise redémarrera le 28 janvier avec 83 des 309 salariés, a indiqué à Reuters Me Bruno Courtine, avocat au sein du cabinet Vaughan mandaté par l'administrateur judiciaire.

« La société bénéficiera de la part de TRW d'une reprise de chiffre d'affaires, avec 17 millions d'euros assurés la première année, puis une dégressivité assez forte », a-t-il ajouté.

L'équipementier américain concède à l'usine vosgienne la licence des éléments de liaison au sol qu'elle produisait jusqu'ici, tandis que les deux principaux clients du site, PSA et Renault, ont accepté de maintenir une partie de leurs commandes.

VT2i envisage de se diversifier via la fabrication de pièces de rechange et le lancement de nouvelles activités. Il est notamment question de produire un fauteuil pour handicapés qualifié de "révolutionnaire" et une balayeuse électrique, a précisé à Reuters l'avocat du comité d'entreprise, Me Ralph Blindauer.

Les nouveaux projets seront sélectionnés et soutenus par un fonds de revitalisation de la Lorraine, via un fonds commun de placement de trois millions d'euros financé pour moitié par TRW.

L'entreprise américaine, qui avait provoqué la cessation de paiement de sa filiale vosgienne en privilégiant ses usines d'Europe de l'Est pour lancer de nouveaux produits, aura dépensé 18 millions d'euros dans sa fermeture, dont 13,5 millions en primes supra-légales.

Les trois dirigeants de la nouvelle SAS, qui étaient précédemment directeur industriel, directrice qualité et directeur méthode, ont investi 60.000 euros dans le capital. Les 80 autres salariés, qui doivent encore être sélectionnés parmi 230 candidats, devraient apporter 30.000 euros. (Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)

Valeurs citées dans l'article : RENAULT, PEUGEOT