FRANCFORT (dpa-AFX) - Vendredi, les actions de Nordex ont effacé leurs pertes initiales dans l'après-midi et sont passées nettement en hausse. Elles étaient cotées à 11,43 euros, soit une hausse de 6,7 pour cent, et se trouvaient ainsi en tête du MDax, qui a progressé d'environ 0,3 pour cent au même moment. Il s'agit du niveau le plus élevé depuis la mi-avril. Dans les premiers échanges, les titres avaient chuté jusqu'à 5,6 pour cent en raison d'une activité toujours déficitaire du constructeur d'éoliennes.

Un stock important d'anciens projets a également pesé sur Nordex au premier trimestre. Le secteur souffre depuis de nombreux mois déjà de problèmes de chaîne d'approvisionnement et de coûts élevés et doit actuellement honorer de nombreuses commandes non rentables pour lesquelles les dépenses ne peuvent pas être suffisamment répercutées.

Le fabricant d'éoliennes a certes confirmé ses perspectives pour l'ensemble de l'année 2023, mais le rapport trimestriel s'est avéré plus faible que prévu, a critiqué un trader ce matin. "La rentabilité est la clé, et là encore, les choses se présentent plutôt mal", a-t-il constaté. Le ratio de fonds de roulement rapporté au chiffre d'affaires du groupe s'est également dégradé par rapport au trimestre précédent.

Le nombre de nouvelles commandes, qui selon l'analyste de Jefferies Constantin Hesse plaide en faveur d'une nouvelle hausse de la rentabilité à l'avenir, était déjà connu et ne constitue donc plus une bonne surprise. L'analyste Ajay Patel de Goldman Sachs a jugé les chiffres faibles. Les trois premiers mois de l'année ont été marqués par l'incertitude conjoncturelle et les coûts élevés des matières premières.

Depuis le début de l'année, la perte de cours de l'action Nordex s'élève à environ 13 pour cent. Elle fait ainsi partie des valeurs les plus faibles du MDax cette année. Depuis son plus haut annuel à 15,63 euros en mars, le titre a perdu environ 27 pour cent. La baisse est encore plus marquée depuis le sommet pluriannuel atteint il y a un peu plus de deux ans. À l'époque, l'action Nordex avait parfois coûté plus de 25 euros, après être tombée à environ 5 euros lors du crash consécutif à la pandémie de Corona au printemps 2020.

Introduit en bourse en 2001, peu avant l'effondrement de la bulle dotcom, Nordex a connu une histoire mouvementée sur le marché des capitaux. Après une envolée initiale, au cours de laquelle le cours a atteint un sommet d'environ 97 euros, corrigé des mesures de capitalisation, il a chuté jusqu'à près d'un euro en 2004. Depuis, il est reparti nettement à la hausse, avec des fluctuations parfois violentes en dessous du seuil de rentabilité.

Actuellement, l'entreprise est valorisée à près de 2,7 milliards d'euros. Le principal actionnaire est le groupe espagnol de construction et d'immobilier Acciona, qui détient près de la moitié des parts. Il y a quelques années, Acciona avait vendu son activité d'installations éoliennes à Nordex et détient depuis des parts. Comme le grand actionnaire espagnol doit régulièrement injecter de l'argent ou convertir des crédits en actions, sa part a augmenté peu à peu./edh/ngu/zb