SKOPJE, 1er mars (Reuters) - Le président macédonien s'est opposé mercredi à la formation d'une coalition gouvernementale rassemblant le parti social-démocrate et les Albanais de souche en invoquant leur projet d'étendre l'usage de la langue albanaise.

Cette décision de Gjorge Ivanov a été critiquée par l'Union européenne et par le parti social-démocrate, qui avait annoncé la semaine dernière être parvenu à un accord avec trois petits partis albanophones.

"Dans une démocratie, il convient d'accepter les majorités parlementaires, même quand elles ne vous conviennent pas", a commenté le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, sur son compte Twitter.

Les élections législatives organisées en décembre dernier ont été remportées par le parti conservateur VMRO-DPMNE mais avec 51 sièges, il n'est pas en mesure de gouverner seul et a annoncé fin janvier avoir échoué à former une coalition avec ses seuls partenaires possibles, les Albanais de souche.

Les sociaux-démocrates, qui ont 49 sièges, ont en revanche conclu un tel accord, contre lequel des milliers de Macédoniens ont manifesté lundi à Skopje en promettant de s'opposer à un usage élargi de la langue albanaise.

La décision du président Ivanov est "inquiétante" et représente un "danger potentiel pour la communauté albanaise en Macédoine", a réagi le parti albanophone Besa.

La Macédoine est plongée depuis deux ans dans une crise politique qui a culminé avec la démission, il y a un peu plus d'un an, du Premier ministre Nikola Grouevski, le chef de file du parti conservateur, mis en cause dans un scandale d'écoutes. (Kole Casule; Tangi Salaün pour le service français)