Paul J. Davies,

The Wall Street Journal

Royal Bank of Scotland (>> Royal Bank of Scotland Group plc) a franchi mercredi une nouvelle étape vers la résolution de ses litiges issus de la crise financière, mais l'accord de 1,1 milliard de dollars conclu avec la National Credit Union Administration (NCUA) et les spéculations qui entourent Deutsche Bank illustrent bien l'ampleur des obstacles judiciaires que doivent encore surmonter les banques européennes.

Les grandes banques américaines ont dépensé près de 56 milliards de dollars depuis 2016 pour solder des contentieux liés à la vente de titres adossés à des crédits hypothécaires, selon les analystes de Barclays. Les établissements financiers européens ne paieront pas autant, mais commencent seulement à régler leurs litiges. Face à la menace de pénalités au montant incertain, les investisseurs peinent à valoriser ces banques.

Quatre grandes banques visées

Outre Deutsche Bank et RBS, qui pourrait s'en tirer moins bien que la banque allemande face au département américain de la Justice (DoJ), quatre grandes banques européennes sont impliquées dans des affaires en cours aux Etats-Unis sur la vente de titres adossés à des crédits hypothécaires. La plupart d'entre elles espèrent conclure un accord avec les autorités cette année ou au début de 2017.

En effet, si les quatre banques concernées - Credit Suisse, UBS, HSBC et Barclays - écoperont probablement d'amendes moins importantes que Deutsche Bank et RBS, elle ne disposent pas toutes de la même capacité à amortir le choc. Selon les analystes de JPMorgan, Credit Suisse et UBS pourraient devoir verser de l'ordre de 2 milliards de dollars, Barclays pourrait payer moins d'un milliard de dollars et les pénalités infligées à HSBC devraient se situer quelque part entre ces deux montants.

Credit Suisse, la plus menacée

Barclays et HSBC pourraient couvrir de telles amendes avec des provisions existantes, même si les deux banques britanniques sont également confrontées à des demandes d'indemnisations en lien avec la vente abusive d'assurances de prêts au Royaume-Uni. UBS dispose de provisions d'un montant de 2,7 milliards de dollars et d'un ratio de fonds propres de plus de 14%, ce qui lui fournit un ample filet de sécurité.

Credit Suisse, cependant, se trouve dans une position moins confortable. La banque disposait de 1,6 milliard de dollars de provisions à la fin 2015 et ne les a pas augmentées au premier semestre. Son ratio de solvabilité s'établit parallèlement à 11,8%. Plus que ses concurrentes, elle a donc besoin que Deutsche Bank crée un précédent favorable.

Toutes ces banques pourraient de nouveau souffrir s'il s'avère que les 14 milliards de dollars demandés par le DoJ à Deutsche Bank ne constituent pas seulement une première approche agressive. Compte tenu de sa marge de manoeuvre limitée, Credit Suisse surveillera l'issue du litige d'encore plus près que ses concurrentes.

-Paul J. Davies, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed: ECH

Valeurs citées dans l'article : Royal Bank of Scotland Group plc