Zurich (awp) - Le laboratoire massachussetais Moderna - repassé au deuxième trimestre en mode de combustion de liquidités après avoir vu sa rentabilité exploser pendant la pandémie de coronavirus - annonce mercredi ajuster ses capacités de production à la normalisation de la situation sanitaire. La mesure est susceptible d'avoir des répercussions sur son sous-traitant rhénan Lonza.

Ce dernier avait mis à disposition, dès le printemps 2020, des capacités à Viège et à Portsmouth, dans le New Hampshire, pour la production du vaccin Covid à ARN Messager de la biotech américaine. Le site valaisan était en charge de la production à l'échelle mondiale, à l'exception des Etats-Unis où Moderna s'est depuis doté de capacités propres.

"Nous étions conscients qu'il nous faudrait à un moment ou un autre réduire nos capacités de production, après les avoir massivement étendues pendant la pandémie," a indiqué en entretien avec l'agence AWP le directeur général de Moderna, le Français Stéphane Bancel. Le responsable n'a pas tenu à préciser dans quelle mesure les divers sites seraient concernés.

Moderna compte néanmoins continuer à exploiter ses capacités de production à la faveur de nouveaux lancements de produits. "Un avantage de notre technologie réside dans le fait que presque tous les produits que nous développons peuvent être manufacturés au travers des mêmes outils. Nous n'avons pas besoin de lignes de production dédiées pour tel ou tel traitement," a souligne le responsable.

Nouveaux domaines thérapeutiques

Menant de front une multitude de programmes cliniques, la société sise à Cambridge assure avoir observé des résultats prometteurs dans des domaines aussi variés que les maladies respiratoires, l'oncologie ou encore les maladies rares. Une confirmation et une reconnaissance par les autorités sanitaires de ces succès pourrait ainsi ouvrir la voie dès 2025 des portes du marché à un vaccin combiné Covid-19/grippe saisonnière.

Les vaccins Covid-19 devraient encore rapporter sur l'année en cours entre 6 et 8 milliards de dollars en fonction du taux de vaccination au pays de l'oncle Sam, contre plus de 18 milliards en 2022 et plus de 17 milliards en 2021. A plus longue échéance, de nouvelles franchises en oncologie et dans les maladies rares doivent générer selon les projections de la direction des recettes annuelles de 10 à 15 milliards, auxquels s'ajouteraient les 8 à 15 milliards déjà attendus dans le domaine respiratoire pour l'année 2027.

Parallèlement, le budget dévolu aux dépenses de recherche et développement sur la période 2024-2028 doit s'établir autour de 25 milliards.

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