GENEVE, 15 septembre (Reuters) - Un demi-millier de migrants seraient morts la semaine dernière au large de Malte après que des passeurs eurent éperonné leur embarcation, a déclaré lundi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), portant à plus de 700 le nombre de clandestins disparus en Méditerranée en l'espace de quelques jours.

Selon Christiane Berthiaume, porte-parole de l'OIM, des passeurs auraient demandé aux migrants de changer de bateau en pleine mer. Devant le refus des passagers, les passeurs ont utilisé leur bateau pour éperonner celui des migrants.

"Quelque 500 personnes étaient à bord, Syriens, Palestiniens, Egyptiens et Soudanais. Ils tentaient de gagner l'Europe", a précisé la porte-parole.

Le bateau a quitté le port égyptien de Damiette le 6 septembre et a coulé mercredi dernier au large de Malte, a-t-elle ajouté.

"Au total, neuf personnes ont survécu et ont été repêchées."

L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dit avoir eu connaissance de ce naufrage mais, d'après ses informations, il a eu lieu vendredi.

Dimanche soir, la marine libyenne a annoncé que des dizaines de migrants avaient péri dans le naufrage de leur embarcation au large des côtes libyennes alors qu'ils tentaient la traversée de la Méditerranée.

Le navire transportait environ 250 passagers et seules 26 personnes ont pu être secourues. La plupart des victimes sont africaines, en majorité des femmes.

Le HCR a dit lundi qu'il tentait d'obtenir des informations plus précises sur la situation en Méditerranée et qu'il cherchait à obtenir la confirmation de cinq naufrages au total. "Au moins 500 personnes sont mortes ou ont disparu au cours des trois derniers jours", a dit un porte-parole du HCR.

"C'est sans aucun doute le week-end le plus meurtrier jamais survenu en Méditerranée", selon Carlotta Sami, chargée des relations du HCR avec les médias.

Selon l'organisme des Nations unies, 130.000 personnes sont arrivées cette année en Europe par bateau, contre 60.000 l'année dernière. L'Italie en a accueilli plus de 118.000, pour la plupart repêchées par la marine transalpine dans le cadre de l'opération Mare Nostrum. (Stephanie Nebehay,; Nicolas Delame pour le service français)