M6 : dans les dernières places du marché parisien après la dégradation de JPMorgan
Le 13 mars 2018 à 15:44
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M6 (-2,41% à 21,84 euros) se trouve non seulement à l'avant-dernière place du SBF 120 parisien, mais également à son plus bas niveau depuis un mois, pénalisé par l'abaissement de recommandation de JPMorgan. Le bureau d'études américain est passé de Neutre à Souspondérer sur la valeur, avec un objectif de cours ramené de 22,8 à 21,5 euros, mettant essentiellement en avant la récente sousperformance de M6. Depuis novembre, le titre s'est apprécié de 16%, évoluant avec une prime de 14% sur ses pairs, souligne JPMorgan. Le 23 février, M6 a clôturé à 23,86 euros, au plus haut depuis juillet 2007.
Cette valorisation élevée est d'autant plus difficile à tenir que la dynamique opérationnelle de M6 pourrait s'étioler à court terme, signale JPMorgan. Ce dernier craint de moindres audiences pour les programmes de la chaine et une concurrence accrue de la part de TF1 qui va diffuser cet été la Coupe du Monde de football. Sur l'ensemble de 2018, JPMorgan prévoit désormais une hausse de 1% du chiffre d'affaires publicitaire de M6 contre une précédente estimation de +1,5%.
Toutefois, les revenus complémentaires, tirés de la production de contenus notamment, devraient permettre de compenser les difficultés attendues sur le front publicitaire. Ainsi, la rentabilité de M6 ne devrait pas être impactée : JPMorgan a relevé de 1% sa cible d'Ebitda pour cette année.
A plus long terme cependant, le bureau d'études note que le groupe de médias français devrait accroitre ses investissements dans sa grille de programmes.
L'abaissement de la recommandation sur M6 est intégrée dans une note sectorielle. JPMorgan est globalement positif sur le secteur des diffuseurs européens dont il prévoit une accélération des revenus publicitaires : +2,1% cette année après +0,3% en 2017. En prenant en compte les revenus complémentaires à la publicité que touchent les diffuseurs (téléachat, commission de distribution...), JPMorgan prévoit une croissance du chiffre d'affaires global de ces groupes en Europe de 4% cette année contre 1,8% en 2017.
Métropole Télévision figure parmi les principaux groupes audiovisuels français. Le CA par activité se répartit comme suit :
- exploitation de chaînes TV (79,4%) : détention, à fin 2023, de 4 chaînes gratuites (M6, W9, 6ter et Gulli), de 9 chaînes payantes (Paris Première, Téva, M6 Music, Série Club, Tiji, Canal J, RFM TV, MCM et MCM Top) et de 4 chaînes numériques (6play, 6play Max, Gulli Max et Gulli Replay) ;
- exploitation de stations radio (12,5%) : détention des radios RTL, RTL2 et Fun Radio et diffusion de podcasts ;
- production d'émissions et commercialisation de droits audiovisuels (5,1%) ;
- autres (3%) : commercialisation de produits dérivés, publication de magazines, organisation d'événements, édition de sites Internet, télé-achat, etc.
Le CA par source de revenus se ventile essentiellement entre ventes d'espaces publicitaires (81,1%), ventes d'abonnements (6,9%) et ventes de contenus TV et cinématographiques (5,9%).