Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en forte baisse de 1,58% mercredi, sa pire séance depuis septembre, face à une prudence des investisseurs et un recul sur le marché du luxe.

L'indice vedette CAC 40 a cédé 119 points à 7.411,86 points. Mardi, il avait terminé en baisse de 0,16% la première séance de l'année.

La cote Parisienne a notamment été tirée vers le bas par un repli du secteur du luxe, délaissé par des investisseurs en recherche d'actifs peu risqués et peu sensibles à une remontée des taux d'intérêt.

LVMH a notamment terminé en baisse de 3,82% à 695,40 euros, Kering de 3,03% à 381,15 euros et Hermès 1,91% à 1.861,20 euros.

Le luxe est "un secteur qui a beaucoup augmenté en fin d'année" et donc "l'un des premiers à subir les prises de bénéfices", commente Christopher Dembik, conseiller en stratégie chez Pictet AM. S'ajoute, selon lui, une frilosité du côté de la clientèle avec "une économie chinoise qui reste un peu à la traine en termes de reprise économique".

La fin 2023 avait été particulièrement positive pour les marchés actions, grâce aux anticipations d'assouplissement de la politique monétaire des banques centrales tôt en 2024.

Désormais les investisseurs se demandent si les marchés ont été trop optimistes.

Avant la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis pour décembre, "les acteurs du marché restent prudents", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant qui ajoute que "le spectre des taux d'intérêt est de retour sur les marchés financiers et effraie les investisseurs, en particulier sur le marché de la technologie, sensible aux taux d'intérêt".

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'Etat français pour l'emprunt à 10 ans, l'échéance qui fait référence, s'établissait à 2,53% contre 2,59% mardi à la clôture.

Atos et Airbus discutent cybersécurité

Le groupe informatique Atos, lourdement endetté, a annoncé mercredi être en discussions préliminaires avec Airbus pour la cession de sa branche spécialisée en big data et cybersécurité, ce que le groupe aéronautique a également confirmé.

L'action a bondi de plus de 11% dans les premiers échanges, mais a pourtant terminé la séance en baisse de 5,75% à 6,59 euros . Airbus a cédé 2,92% à 137,16 euros.

Atos "va ouvrir une phase de +due diligence+ (procédure détaillée d'examen des comptes, ndlr) avec Airbus, dont l'offre indicative d'une valeur d'entreprise de 1,5 à 1,8 milliard d'euros porte sur l'intégralité du périmètre BDS", indique la société dans un point de marché.

Une deuxième offre a été évoquée par Atos, sans citer de nom, mais cela pourrait être un autre groupe du CAC 40, Thales, selon Jefferies. Thales a terminé en hausse de 0,60% à 134,25 euros.

Alstom délaissé

L'action du constructeur ferroviaire français Alstom a chuté de 9,90% à 10,97 euros. Le groupe, endetté à hauteur de 3,4 milliards d'euros, est pénalisé par la remontée des taux d'intérêt obligataires observée depuis une semaine. D'autres valeurs sensibles au coût de l'endettement ont aussi souffert mercredi, comme Worldline (-6,66% à 14,51 euros) ou URW (-1,39% à 66,52 euros).

La banque Barclays a de plus abaissé son objectif de prix pour l'action Alstom (de 8,5 euros à 8 euros), l'estimant surévalué compte tenu du contexte de ralentissement économique qui devrait se traduire par une croissance faible des revenus du groupe en 2024.

Pour Christopher Dembik, Alstom est "une valeur très impactée par les perspectives, et des résultats financiers plutôt négatifs".

L'action se situe désormais à son plus bas niveau depuis 2005, période où le groupe a recentré ses activités et redressé ses finances.

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