* La marge opérationnelle recule à 19,8%

* Les résultats de la mode-maroquinerie en repli

* Très forte dynamique dans la distribution sélective (Actualisé avec commentaire d'analyste)

par Pascale Denis

PARIS, 25 juillet (Reuters) - LVMH a vu sa rentabilité reculer au premier semestre, avec la baisse de la marge de sa mode-maroquinerie, la division dans laquelle est logée Louis Vuitton, marque phare du géant mondial du luxe.

Les ventes du groupe ont totalisé 13,7 milliards d'euros, signant une hausse de 8% à change constants, proche des 7% du premier trimestre.

Surveillées à la loupe, les ventes de la division mode-maroquinerie, au sein desquelles Vuitton pèse pour plus de 70%, ont cependant affiché une légère amélioration (+5% après une forte décélération à 3% au premier trimestre), conformément aux attentes des analystes.

"Il est intéressant de voir que la tendance à la baisse s'est inversée", a commenté Mario Ortelli, analyste de Bernstein.

Le résultat opérationnel courant a grappillé 2% à 2,71 milliards d'euros, légèrement en dessous du consensus Thomson Reuters I/B/E/S (2,75 milliards) et la marge a reculé à 19,80%, contre 20,5% au premier semestre 2012.

Cette baisse s'explique principalement par le recul de la rentabilité de la mode-maroquinerie, à 31,8% contre 32,5%, et par la montée en puissance de la distribution sélective, dont les marges sont nettement inférieures (autour de 10%) mais dont la croissance grimpe de 19% sur le semestre.

La distribution sélective, qui rassemble les réseaux de boutiques détaxées DFS ou la chaîne de parfumeries Sephora, est la seule à dégager une croissance organique à deux chiffres, profitant notamment de l'ouverture de trois concessions DFS à l'aéroport de Hong Kong, un des plus fréquentés au monde.

La dynamique des ventes a ralenti dans les vins et spiritueux (Moët & Chandon ou Hennessy), comme dans les montres et la joaillerie (Tag Heuer, Bulgari ou Chaumet) où la croissance est tout juste positive (+1%), dans un marché difficile aux prises avec le ralentissement de la demande chinoise lié aux mesures anti-corruption de Pékin.

Dans les parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy), LVMH signe une croissance de 6%, proche de celle de la division de produits de luxe de L'Oréal.

La croissance de LVMH contraste avec celle d'Hermès , qui a atteint 14,4% au premier semestre, tandis que Kering a vu ses marques de luxe progresser grâce à Bottega Veneta et Saint Laurent, Gucci - deuxième griffe mondiale derrière Vuitton - restant stable à seulement 4%. et

Le résultat net part du groupe de LVMH recule de 6% à 1,577 milliard d'euros, avec un effet de base défavorable lié au versement l'an dernier d'un dividende exceptionnel par Hermès, dans lequel LVMH détient 22,6%.

LVMH proposera le versement d'un acompte sur dividende de 1,20 euro à ses actionnaires.

Le groupe, qui tiendra une conférence téléphonique vendredi matin sur ces résultats, sera très attendu sur l'évolution des marges et des ventes de Louis Vuitton.

* Le communiqué :

http://link.reuters.com/xar89t (Edité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : LVMH, KERING, HERMES INTERNATIONAL