par Pascale Denis

Le numéro un mondial du luxe a vu ses ventes reculer de 4% à données comparables l'an dernier, à 17,05 milliards d'euros, tandis que, conformément aux anticipations des analystes, elles ont signé un retour à la croissance organique (+1%) sur le seul quatrième trimestre après trois trimestres consécutifs de baisse.

Le résultat opérationnel a fléchi de 8% à 3,35 milliards d'euros, un chiffre supérieur au consensus réalisé par Reuters (3,248 milliards), limitant son repli à 5% au second semestre après un recul de 12% au premier et faisant ressortir une marge opérationnelle courante de 20%, en baisse d'un point par rapport à l'exercice précédent.

Commentant ces résultats, Bernard Arnault, PDG du groupe, a estimé que LVMH avait fait preuve "d'une résistance exceptionnelle" face à la crise et jugé que le groupe était en "excellente position pour profiter de la reprise".

"Le groupe aborde l'année 2010 avec confiance", a-t-il dit.

Cependant, les incertitudes entourant l'ampleur de la reprise incitent à la prudence, en matière de coûts et d'investissements. Aussi, le groupe maintiendra-t-il "une grande rigueur de gestion dans l'ensemble de ses métiers".

"La croissance de nos investissements sera assez modérée en 2010", a déclaré Antonio Belloni, directeur général délégué, lors d'une conférence consacrée au résultats du groupe.

Pour Louis Vuitton, marque phare et principal centre de profit de LVMH, les ouvertures de magasins seront moins nombreuses en 2010 qu'en 2009 et plus ciblées, le groupe préférant porter l'effort sur des rénovations de magasins existants.

Après une année qualifiée d'"extrêmement disciplinée" en dépenses de communication, LVMH a indiqué qu'il entendait les augmenter, mais de façon "flexible", en fonction du rythme de la reprise.

AMÉLIORATION DANS LES VINS & SPIRITUEUX

L'amélioration est surtout venue, en fin d'année, du pôle de vins et spiritueux, qui avait particulièrement souffert, notamment dans le champagne, des phénomènes de déstockage.

Les ventes du pôle ont ainsi limité leur repli à 14% sur l'année, après une chute de 22% au premier semestre, pour un résultat opérationnel en repli de 28%, contre 41% sur six mois.

Le groupe a indiqué que les phénomènes de déstockage étaient désormais terminés, pour l'ensemble de ses marques et a dit anticiper un bon premier trimestre.

Dans la mode-maroquinerie, les ventes ont progressé de 2% sur l'année en données comparables, pour un résultat opérationnel en hausse de 3%, la performance de Louis Vuitton étant contrebalancée par celle des autres marques de mode exposées aux phénomènes de déstockage des distributeurs.

Contrairement au champagne, LVMH a précisé ne pas avoir constaté de "véritable amélioration" dans les ventes de gros dans la mode-maroquinerie, qui représentent environ 30% du chiffre d'affaires de la division.

A la question de savoir si Louis Vuitton avait vu sa croissance organique s'accélérer en fin d'année, le directeur financier du groupe a répondu "non". "La marque a eu une croissance organique équivalente sur l'ensemble de l'année". Il avait évoqué, au troisième trimestre, une croissance organique "à un chiffre".

Les ventes de la distribution sélectives ont légèrement augmenté (+1%) en données comparables pour un résultat opérationnel stable, celles des parfums et cosmétiques ont reculé de 5% pour un résultat lui aussi inchangé, tandis que celles des montres et de la joaillerie ont limité leur baisse à 19% (après un plongeon de 34% sur six mois, pour un résultat opérationnel dont la chute a été de 47% (contre -73% au premier semestre).

Le résultat net, en repli de 13% s'est inscrit à 1,75 milliards, proche du consensus Reuters de 1.749 millions.

Bernard Arnault s'est également montré prudent en matière de croissance externe. Interrogé sur d'éventuelles acquisitions, il a affirmé que "les prix étaient quand même très élevés" et que "la priorité pour le groupe restait la croissance organique".

Le groupe propose de porter son dividende versé au titre de 2009 à 1,65 euros par action contre 1,60 euro pour 2008.

Pascale Denis, édité par Danielle Rouquié