BERLIN/FRANKFURT (dpa-AFX) - Verdi fait à nouveau des aéroports le théâtre d'une grève d'avertissement ce jeudi. Le syndicat a appelé les employés des contrôles de sécurité aérienne à cesser le travail toute la journée dans onze grands aéroports. En conséquence, selon les estimations de l'association des aéroports ADV, environ 1100 vols sont annulés ou ne peuvent décoller qu'avec du retard. Environ 200 000 passagers sont concernés.

Où se déroulera la grève ?

Selon Verdi, les actions devraient avoir lieu à Francfort, Hambourg, Brême, Berlin, Leipzig, Düsseldorf, Koln, Hanovre, Stuttgart, Erfurt et Dresde. Selon les estimations de Lufthansa, l'accès aux avions y sera impossible. Les aéroports de Munich et de Nuremberg ne sont pas concernés par la grève de Verdi, de sorte que l'on peut s'attendre à ce que les activités y soient assurées dans leur intégralité. Les agents de sûreté aérienne y travaillent dans le cadre du service public, auquel s'applique une autre convention collective. Plusieurs aéroports comme Berlin, Hambourg ou Stuttgart ont annulé tous leurs vols, tandis que Düsseldorf et Koln ont décidé d'en maintenir une partie.

Lufthansa assure la majeure partie du programme

C'est également le cas du plus grand aéroport allemand, Francfort, où 1050 mouvements d'avions étaient initialement prévus. La Lufthansa prévoit de faire voler la majeure partie de son programme jeudi. Les vols long-courriers seront en grande partie assurés, a fait savoir la compagnie aérienne. Des vols d'arrivée et de départ pour les passagers en correspondance seront également proposés. Il pourrait toutefois y avoir des temps d'attente plus longs dans la zone de transit. La compagnie propose des changements de réservation gratuits jusqu'au 8 février. Les passagers de vols intérieurs allemands ont pu échanger gratuitement leur billet contre un billet de train, que leur vol ait lieu ou non.

Les agents de sûreté aérienne interviennent par exemple au niveau des contrôles des passagers, des bagages et du personnel. Sans eux, l'exploitation normale n'est pas possible. Le trafic aérien devrait donc être paralysé dans une grande partie de l'Allemagne. Verdi réclame entre autres des salaires plus élevés pour les quelque 25 000 employés que compte l'Allemagne.

Les aéroports et les compagnies aériennes ne sont pas impliqués

Ralph Beisel, directeur général de l'ADV, a vivement critiqué la démarche du syndicat : "Les aéroports ne sont pas partie prenante dans ce conflit tarifaire, mais ils deviennent une nouvelle fois le théâtre du conflit d'intérêts. L'association des aéroports ADV a demandé au syndicat Verdi de chercher une solution à la table des négociations". Les passagers aériens ont besoin de fiabilité. "Nous assistons presque quotidiennement en Allemagne à des préavis de grève au détriment de la mobilité et de l'économie. Il faut y mettre un terme".

Les débrayages commencent à des moments différents

Les arrêts de travail devaient commencer dès mercredi soir à 21 heures à Koln/Bonn, où il n'y a pas d'interdiction des vols de nuit. Özay Tarim, représentant de Verdi, a déclaré à l'agence de presse allemande que l'objectif était de donner un signal clair. Jusqu'à présent, les employeurs se sont comportés de manière "inacceptable" dans les négociations. "Nous allons maintenant faire pression sur les employeurs avec des salariés pour que nous puissions enfin avancer à la table des négociations".

2,80 euros de plus par heure

Dans le conflit tarifaire, Verdi exige 2,80 euros de plus par heure de salaire, des primes de fonction plus élevées et des primes pour les heures supplémentaires dès la première heure supplémentaire. La nouvelle convention collective doit avoir une durée d'un an. Actuellement, les assistants de sécurité aérienne gagnent 20,60 euros de l'heure dans le groupe de rémunération le plus bas, ce qui représente un salaire brut de près de 3300 euros pour 160 heures de travail mensuelles. S'y ajoutent des suppléments pour le travail de nuit, les dimanches et jours fériés ainsi que les heures supplémentaires. La revendication tient compte de la perte de pouvoir d'achat due à l'inflation et comprend une augmentation de salaire, a expliqué Verdi.

Les employeurs de l'association fédérale des entreprises de sécurité aérienne (BDLS) ont proposé 4 pour cent d'augmentation pour cette année et 3 pour cent pour l'année prochaine. En outre, les primes pour heures supplémentaires devraient être payées plus tôt que jusqu'à présent. Les revendications de Verdi s'élèvent à 250 millions d'euros de coûts supplémentaires rien que pour cette année, a déclaré une porte-parole du BDLS. Contrairement à ce qu'affirme le syndicat, chaque augmentation de salaire ne peut pas être refinancée par les taxes de sûreté aérienne. Les négociations tarifaires doivent se poursuivre les 6 et 7 février à Berlin. Un autre tour de table est déjà prévu en février.

Des grèves à répétition dans l'infrastructure

Ces derniers temps, les Allemands ont été régulièrement touchés par des grèves dans le secteur des transports : La semaine dernière, une grève des chemins de fer et des débrayages chez Discover, la filiale de Lufthansa, ont entraîné des restrictions. Ce vendredi, Verdi appelle à des grèves d'avertissement dans les transports publics de proximité dans toute l'Allemagne. La dernière grève d'avertissement dans le secteur de la sécurité aérienne remonte au printemps 2023, avec des répercussions importantes sur l'activité. A l'époque, il s'agissait des conditions de travail./ceb/DP/nas