Lausanne (awp) - Le fabricant de périphériques informatiques Logitech a confirmé lundi que des négociations ont eu lieu avec le concepteur américain d'écouteurs Plantronics en vue d'un rachat de ce dernier, mais qu'elles se sont terminées dans un cul-de-sac. Le groupe valdo-californien précise n'avoir aucune intention de commenter plus cette information.

Reuters avait révélé en fin de semaine dernière que Logitech offrait plus de 2,2 milliards de dollars (presque autant en francs suisses) pour Plantronics, évoquant une source au fait du dossier. La valorisation boursière de la cible de reprise était alors évaluée à quelque 2 milliards.

Logitech s'est activement renforcé sur le segment des casques audio ces deux dernières années. La société de Lausanne a procédé à l'acquisition de l'américain Jaybird au printemps 2016 pour quelque 50 millions de dollars, avant de reprendre la gamme de produits Saitek - qui comprend, outre des écouteurs, des manettes de jeux pour simulateurs de vol - auprès du californien Mad Catz Interactive pour 13 millions.

Astro Gaming et ses casques pour joueurs avait rejoint le portefeuille de la multinationale d'origine vaudoise à l'été 2017 pour 85 millions de dollars.

La société pilotée par Bracken Darrell a encore acquis en septembre le fabricant de microphones californien Blue Microphone pour 117 millions de dollars.

Trésor de guerre à placer

Fin mars à l'issue de son exercice 2017/18, Logitech disposait encore de près de 642 millions de francs suisses en liquidités et équivalents.

Vontobel note que la tentative, pour avortée qu'elle se soit avérée, trahit un appétit de Logitech suffisant pour des opérations de plus large envergure que par le passé. L'intégration de telles acquisitions présente toutefois des risques inhérents, poursuit la banque privée.

La prime de 10% sur le cours de Plantronics à New York semble n'avoir pas convaincu les actionnaires, suppose la Banque cantonale de Zurich (ZKB) en se basant sur les indiscrétions relayées par Reuters. L'établissement cantonal en déduit accessoirement que Logitech n'est pas prêt à payer n'importe quel prix pour n'importe quelle société et rappelle que la multinationale valdo-californienne n'a pas pour habitude de réaliser des emplettes si celles-ci n'apportent aucune valeur ajoutée.

UBS pousse plus loin les conjectures, évoquant des synergies et des opportunités de ventes croisées avec Plantronics, dans un scénario où le mariage eut été consommé. Pour autant, une telle opération n'aurait eu qu'un impact marginale sur les perspectives de croissance ou de diversification de Logitech, nuance la banque aux trois clés.

A la Bourse suisse, la nominative Logitech a bondi de 4,0% à 33,65 francs suisses, après avoir brièvement franchi la marque des 34 francs suisses, alors que son indice de référence (SLI) a engrangé 1,27%.

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