Kilchberg (awp) - Le chocolatier Lindt & Sprüngli a réalisé au premier semestre un chiffre d'affaires en hausse de 6,6% à 1,502 mrd CHF. Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est inscrit à 98,4 mio (+8,6%) et le bénéfice net à 72,2 mio (+11,1%). La croissance organique a atteint 4,4% en monnaies locales, indique la société zurichoise vendredi dans un communiqué.

Ces résultats sont parfaitement en ligne avec les prévisions des analystes interrogés par AWP. Le consensus était de 1,508 mrd CHF pour les ventes, de 99,8 mio pour l'Ebit, de 71,7 mio pour le bénéfice net et de 5,1% pour la croissance organique. Si cette dernière apparaît un peu plus faible qu'escompté, elle reste cependant dans la fourchette des estimations.

Sur les six premiers mois de l'année, la principale difficulté aura été le prix élevé des matières premières dans un contexte de stagnation du marché du chocolat. Les ajustements dans le catalogue de produits de la filiale américaine Russel Stover ainsi que le changement de stratégie ont eu un impact sur les ventes du groupe. Ainsi, sans Russel Stover, la croissance organique se serait inscrite à 6,6% au lieu de 4,4%.

Au chapitre des perspectives, Lindt & Sprüngli prévoit une accélération des ventes au second semestre, ce qui permettra à la société d'atteindre son objectif stratégique à long terme sur l'ensemble de l'année, soit une croissance organique de 6-8%.

Les ventes ont progressé plus rapidement que le marché du chocolat et l'entreprise a gagné de nouvelles parts de marché, se félicite-t-elle. En Suisse, les consommateurs helvétiques vont de plus en plus faire leurs courses à l'étranger, mais les ventes du chocolatier ont malgré tout légèrement progressé.

Les filiales allemande et française ont enregistré de très bon résultats, indique Lindt. En Grande-Bretagne, la croissance a même atteint un taux à deux chiffres, tout comme dans les pays nordiques, en Russie, en République tchèque et en Pologne. Les ventes en Europe ont ainsi crû de 5,7% à 738,5 mio CHF.

FORMATION DES AGRICULTEURS

Les recettes ont en revanche stagné en Amérique du Nord, premier marché mondial du chocolat en contraction. Le chiffre d'affaires a cependant progressé dans le secteur haut de gamme, où la société de Kilchberg occupe la position de numéro un avec ses trois marques Lindt, Ghirardelli et Russell Stover.

Le catalogue de Russell Stover, qui comprenait plus de 2000 articles, a été réduit. Cette mesure pénalisera la croissance à court terme, mais sera profitable à plus longue échéance, indique l'entreprise. Les ventes dans la région Alena ont crû de 0,8% à 569,1 mio CHF.

Pour le reste du monde, les ventes ont progressé de 10,2% à 193,9 mio CHF. Lindt souligne les excellents résultats réalisés en Australie, en Afrique du Sud, au Brésil et au Japon, où la croissance a atteint des taux à deux chiffres.

La situation reste tendue sur le front des matières premières, avec de mauvaises récoltes de fèves de cacao en Afrique de l'Ouest. La faiblesse des prix des amandes et noisettes a cependant en partie compensé cette difficulté. Des programmes de réductions des coûts doivent permettre d'en réduire l'impact. En Équateur, Lindt & Sprüngli investit dans la formation de 6000 agriculteurs afin d'imposer des méthodes de culture plus professionnelles, ce qui à terme améliorera la productivité tout en garantissant le revenu des planteurs.

Les investissements dans les sites de production ont atteint 250 mio CHF. Lindt & Sprüngli a notamment ouvert une nouvelle ligne de production Lindor à Stratham, dans l'État américain du New Hampshire, et une autre en Suisse.

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