Zurich (awp) - Komax a vécu une année 2019 difficile, reflet de l'affaiblissement de la production automobile. Le fabricant lucernois d'installations de fabrication de câbles a vu ses commandes et revenus chuter. Alors que sa marge opérationnelle (Ebit) a dégringolé, la société lucernoise introduit dès mars le chômage partiel pour 550 salariés de ses sites suisses.

Dans un climat d'incertitude liés à divers facteurs d'ordre politique, dont le conflit commercial sino-américain, l'évolution défavorable des marchés observée en première partie d'année s'est poursuivie au 2e semestre, explique mardi Komax. Moins enclins à investir, les clients ont reporté certains projets et par conséquent leurs commandes.

Les entrées d'ordres se sont contractées de 17,7% à 408,7 millions de francs suisses, alors que les revenus se sont tassés de près de 13% à environ 415 millions. Si ces derniers ont légèrement crû au 2e semestre à 212 millions par rapport aux six premiers mois, en partie en raison de deux acquisitions, les commandes, tout comme la marge opérationnelle Ebit ont chuté, les premières à 202 millions et la seconde à environ 4%.

La marge Ebit de l'ensemble de l'année est ressortie à 5,5%, bien loin des 14% affichés en 2018. L'entreprise établie à Dierikon explique le plongeon du fait de dépenses supplémentaires inattendues relatives à certains projets pionniers pour quelques clients de l'industrie automobile dans le domaine des nouvelles technologies.

Politique d'information critiquée

Prenant acte de cette expérience, Komax indique vouloir à l'avenir se concentrer à nouveau sur des projets moins risqués.

Nettement inférieures aux propres attentes de la société de Suisse centrale, les commandes tout comme le chiffres d'affaire sont restés bien au-delà des anticipations moyennes des analystes, ces derniers n'ayant pas escompté un tel repli. Sondés par AWP, ces derniers tablaient sur des entrées d'ordres de 426,2 millions de francs suisses et des revenus de 421,8 millions.

Dans leurs commentaires, certains experts ont reproché des manquements en matière de communication. A leur avis, le groupe aurait pu fournir des informations dès lors qu'il était prévisible que la rentabilité se révélerait bien inférieure aux propres prévisions de l'entreprise, soit durant le dernier trimestre 2019.

Evoquant l'exercice en cours, Komax relève vouloir continuer à développer ses activités. Cependant, le groupe, qui rappelle avoir connu un très forte croissance ces dernières années, s'attend à un passe difficile et entend dans ce contexte réviser ses structures et, si nécessaire, procéder à des changements au niveau du personnel. L'entreprise ne peut ainsi exclure des licenciements.

550 personnes au chômage partiel

A la faveur de la vive croissance des dernières années, Komax compte désormais pas moins de 40 filiales dans le monde, a expliqué à l'agence AWP son porte-parole, Roger Müller. Mais alors que la poursuite de la croissance était attendue pour l'an dernier, tout le contraire s'est produit, a-t-il regretté.

Quant aux mesures envisagées, elles vont d'un redimensionnement à une fusion de sites. Pour l'heure, Komax entend cependant introduire des réduction d'horaires sur ses sites helvétiques de Dierikon, Rotkreuz et Küssnacht am Rigi à compter du 1er mars prochain et cela afin de préserver un maximum d'emplois, selon M. Müller.

Les mesures de chômage partiel concernent au total 550 de 700 salariés du groupe en Suisse. Komax emploie au total 2200 collaborateurs dans le monde.

Dans les prochaines semaines, le conseil d'administration fera le point sur la situation des marchés et révisera les objectifs financiers fixés pour la période 2017 à 2021. Jusqu'alors, Komax tablait sur un chiffre d'affaires de 500 à 600 millions de francs suisses en 2021 et une marge Ebit supérieure à 15%.

L'entreprise dévoilera sa performance détaillée ainsi que ses perspectives pour l'exercice en cours le 17 mars prochain.

A la Bourse, l'action Komax a fini sur un gain de 2,7% à 192,90 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,89%.

vj/al