Zurich (awp) - Le groupe d'armement et d'aéronautique Ruag, intégralement détenu par la Confédération, se trouve dans le viseur du Ministère public de la Confédération (MPC). Ce dernier a procédé à des perquisitions dans les locaux de l'entreprise, en relation avec des investigations concernant des affaires en Russie.

L'entreprise bernoise a confirmé jeudi après-midi cette visite des autorités et souligne avoir de sa propre initiative dénoncé un collaborateur indélicat au MPC, sur la base d'une délation interne.

"Un cadre dans la vente aurait mis en place des affaires non autorisées, en marge de ses attributions auprès de Ruag, tant avec des produits de Ruag qu'avec des produits concurrents", a indiqué le groupe dans sa prise de position.

Le comportement de ce responsable est qualifié d'"infraction lourde" aux directives internes et au règlement de conformité de l'entreprise. Le collaborateur a été "libéré avec effet immédiat".

L'information parue plus tôt dans la Handelszeitung mentionnait qu'un cadre de la banque privée Julius Bär était également visé.

Le journal alémanique indiquait qu'un responsable de la division Ammotec (munitions) de Ruag et le directeur pour la Russie de Julius Bär avaient, dans le dos de leurs employeurs respectifs, réalisé durant des années des affaires portant sur plusieurs millions en Russie, avec notamment des équipements techniques et des armes destinées au service de sécurité FSO.

André Marty, chef de l'information au MPC, a confirmé à la Handelszeitung l'ouverture d'une procédure pénale, notamment pour violations de la loi sur le matériel de guerre. C'est dans ce cadre que les perquisitions ont été menées et que diverses informations et supports de données ont été saisis.

Contacté, un porte-parole de Julius Bär a déclaré que la banque a pris connaissance des reproches et est en train de les examiner.

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