Zurich (awp) - L'action Julius Bär était lâchée mercredi matin par des investisseurs visiblement peu satisfaits par la performance annuelle livrée par le gestionnaire de fortune zurichois. La banque a pourtant satisfait les attentes, gagné davantage en 2021 mais surtout relevé de 50% le dividende et annoncé des rachats d'actions.

Vers 9h50, la nominative Julius Bär sombrait de 5,1% à 56,80 francs suisses, dans un SLI en hausse de 0,4%.

Le gestionnaire de fortune a tenu ses promesses, malgré un ralentissement perçu au deuxième semestre, affirme la Banque cantonale de Zurich (ZKB) par la plume de son analyste Michael Kunz. Ce dernier parle d'entrées nettes d'argent et de gestion des coûts solides. La recommandation "pondérer au marché" reste de mise.

Pour la Banque royale du Canada (RBC), les résultats dévoilés par la banques sont contrastés, les points négatifs se situant au niveau de la masse sous gestion, inférieure aux attentes du consensus, et des coûts, plus élevés que les prévisions.

Le relèvement du taux de distribution à 50% est certes appréciable, mais il en résulte un programme de rachat d'actions revu à la baisse, soit 400 millions de francs suisses contre 450 millions en 2021. Ceci n'affecte pas l'appréciation de l'action, laissée à "outperform" par RBC.

Les analystes d'UBS soulignent de leur côté que la distribution aux actionnaires, entre le dividende et le nouveau programme de rachat d'actions, dépasse largement les attentes. Les résultats opérationnels laissent en revanche plus à désirer.

Pour la grande banque, qui reconduit la recommandation d'achat du titre, l'impact des changements globaux à l'oeuvre - notamment ceux qui vont toucher les taux d'intérêts - sur les marchés financiers pourraient quelque peu raboter la performance de Julius Bär en comparaison annuelle, l'exercice 2021 ayant été très favorable à cet égard.

Julius Bär n'a certes pas livré une copie impeccable mais la banque a dépassé ses objectifs à moyen terme, ce qui semblait tout sauf probable il y a deux ans, note Jefferies. La recommandation d'achat du titre se justifie toujours, à en croire le courtier américain.

Vontobel ajoute que les deux derniers exercices se sont révélés particulièrement favorables pour le gestionnaire de fortune, notamment en termes de gestion des coûts. Il en résulte un levier opérationnel solide et un ratio coûts/revenus amélioré de 7 points de pourcentage à 64%. Cet indicateur n'a jamais été aussi bon depuis la crise financière, rappelle l'analyste Andreas Venditti, qui maintient "hold".

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