Zurich (awp) - Le gestionnaire de fortune Julius Bär a profité en 2020 d'une activité clientèle élevée, dans un contexte de volatilité sur les marchés provoquée par la crise pandémique. En plus d'un relèvement du dividende, les actionnaires se voient promettre un nouveau programme de rachat d'actions. La banque zurichoise a provisionné en vue du litige lié au scandale de la Fifa.

La masse sous gestion a grappillé 1,8% et présentait 433,7 millions de francs suisses à fin 2020, grâce à des entrées nettes d'argent de 15,1 milliards (10,6 milliards en 2019), indique lundi Julius Bär.

Les afflux, qui représentent une croissance annualisée de 3,5%, ont été portés par des clients existants ou nouveaux sur des marchés européens comme l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Espagne, le Luxembourg, l'Irlande et la Russie. L'Asie (Hong Kong, Chine, Thaïlande, Japon et Inde), les Emirats Arabes Unis et le Mexique ont également contribué à la croissance.

La filiale italienne Kairos, l'enfant à problèmes du groupe, a continué à subir des sorties nettes d'argent, sans compter la soustraction de 2,8 milliards d'actifs suite à un reclassement comptable, précise le communiqué.

Le produit d'exploitation s'est renforcé de 5,9% à 3,58 milliards de francs suisses. Les charges sont restées stables (+0,1%) à 2,47 milliards. Le ratio coûts-revenus a été amélioré de 4,7 points de pourcentage à 66,4% et la marge brute s'est fixée 88 points de base (pb), contre 82 pb l'exercice précédent.

La banque annonce avoir provisionné 73 millions de francs suisses en vue de la résolution du litige aux Etats-Unis lié au scandale de corruption de la Fédération internationale de football association (Fifa).

Réserves mises à contribution

Apuré des frais d'intégration et de restructuration, le bénéfice ajusté a bondi de 23,9% à 956,6 millions de francs suisses, tandis que le résultat net s'est envolé de plus de moitié à 698,6 millions.

Les actionnaires devront se prononcer sur un dividende de 1,75 franc par action, contre 1,50 franc au titre de 2019. Sur cette somme, une part de 0,64 franc - ou 35% de la rémunération - sera tirée des réserves en capital.

Le groupe annonce par ailleurs le lancement d'un nouveau programme de rachat d'actions à hauteur de 450 millions de francs suisses entre mars 2021 et février 2022, sous réserve des conditions de marché. L'actuel programme lancé en novembre 2019 a permis le rachat de 2,59 millions de nominatives pour 113 millions de francs suisses. L'assemblée du 14 avril devra se prononcer sur un annulation de ces titres.

Les chiffres publiés sont globalement supérieurs aux attentes des analystes interrogés par AWP. Les entrées nettes d'argent et les recettes sont peu ou prou dans la cible.

Sans s'aventurer sur le terrain des prévisions chiffrées, le directeur général Philipp Rickenbacher confirme les objectifs 2022, présentés il y a un an. La feuille de route contient notamment un ratio coûts/revenus ajusté inférieur à 67% et une marge avant impôts de 25 à 28 points de base. Cette année, la faiblesse du dollar et des taux d'intérêts vont peser sur la marche des affaires.

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