Les États-Unis ont appelé mercredi toutes les forces armées du Soudan à cesser immédiatement leurs attaques à Al-Fashir, dans le nord du Darfour, alors que l'armée soudanaise affronte les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) pour le contrôle de ce vaste pays d'Afrique du Nord.

Dans un communiqué, le département d'État américain s'est dit "alarmé par les indications d'une offensive imminente" contre la ville par les Forces de soutien rapide et leurs milices, qui mettrait en danger les civils, y compris des centaines de milliers de personnes déplacées.

Il s'est également dit préoccupé par le fait que la RSF aurait rasé de nombreux villages à l'ouest d'Al-Fashir, ainsi que par les bombardements aériens "aveugles" et les limites imposées à l'aide humanitaire par les forces armées soudanaises.

"Les dirigeants des Forces armées soudanaises, de la Force de résistance du Soudan et des milices qui leur sont affiliées sont confrontés à un choix : intensifier la violence et perpétuer les souffrances de leur peuple tout en risquant la désintégration de leur pays, ou bien cesser les attaques, permettre un accès humanitaire sans entrave et préparer de bonne foi des négociations pour mettre fin à cette guerre et rendre le pouvoir au peuple soudanais", a écrit le porte-parole du ministère, Matthew Miller.

Les attaques autour d'Al-Fachir ont fait voler en éclats la trêve qui protégeait la ville d'une guerre vieille d'un an, ce qui a mis en garde contre une nouvelle vague de violences intercommunautaires et des risques humanitaires pour les 1,6 million d'habitants entassés dans la capitale du Darfour-Nord.

Al-Fashir est la dernière grande ville de la vaste région du Darfour occidental qui n'est pas sous le contrôle des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF). Les forces de soutien rapide et leurs alliés ont balayé quatre autres capitales de l'État du Darfour l'année dernière et ont été accusés d'une campagne d'assassinats à caractère ethnique contre des groupes non arabes et d'autres abus dans le Darfour occidental.

Selon les habitants, les agences d'aide et les analystes, la lutte pour Al-Fashir, centre historique du pouvoir, pourrait se prolonger, attiser les tensions ethniques apparues lors du conflit du début des années 2000 dans la région et s'étendre au-delà de la frontière du Soudan avec le Tchad.