Le titre du groupe de mode allemand chute -6,31% à 72,46 euros en Bourse de Francfort vers 10h40 GMT, accusant l'une des plus fortes baisses de l'indice européen Stoxx 600, qui cède -0,92% au même moment.

Comme ses concurrents dans le secteur du luxe, Hugo Boss profite d'une solide demande en Asie. Sur son marché intérieur, et en Europe de manière générale, les performances du groupe se sont également nettement améliorées.

L'Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) avant éléments exceptionnels accuse toutefois un recul de 1% au deuxième trimestre sur un an, à 106 millions d'euros, et est légèrement inférieur aux attentes des analystes.

La marge brute d'exploitation a reculé à 66,9% du chiffre d'affaires contre 67,7% un an plus tôt, alors qu'elles avaient augmenté au premier trimestre 2018.

"Cet Ebitda inférieur au consensus va probablement être pris négativement, dans un contexte où la solide performance des ventes d'Hugo Boss ne se traduit pas dans une amélioration des marges", écrivent des analystes de Berenberg dans une note.

Hugo Boss investit dans l'amélioration de la qualité de ses gammes de vêtements et dans d'autres secteurs, comme les ventes en ligne, alors que les marques de luxe cherchent à séduire une clientèle plus jeune aux goûts changeants.

Après une série d'avertissements sur résultats, le groupe allemand, a renoncé à se développer dans la mode féminine et s'est concentré sur les vêtements masculins, dont ses célèbres costumes. Il a également lancé des collections plus décontractées.

Les perspectives du secteur du luxe rendent les investisseurs de plus en plus nerveux. Les experts estiment ainsi que le rythme de croissance du secteur devrait finalement ralentir après trois années de rebond de la demande en Chine, une crainte renforcée par les frictions commerciales entre Pékin et Washington.

La plupart des marques ont fait état d'une solide demande des acheteurs de la deuxième économie mondiale, mais même l'action Kering, l'un des leaders du secteur du luxe, a accusé le coup lorsque sa marque phare Gucci a annoncé des résultats inférieurs aux attentes.

Les ventes d'Hugo Boss, ajustées des effets de changes, ont augmenté de 6% au deuxième trimestre et ressortent à 653 millions d'euros contre un consensus de 645 millions.

Hugo Boss a dit être en bonne voie pour atteindre ses objectifs annuels, à savoir une hausse de son chiffres d'affaires et de son bénéfice net comprise entre 1% et 5%.

(Vicki Bryan et Sarah White, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)