PARIS, 10 mars (Reuters) - "Vous pensez qu'on travaille peu ? C'est juste qu'on aime être efficace" : la France espère tordre le cou à un stéréotype répandu pour attirer les groupes financiers britanniques chassés par le "Brexit".

Paris, Francfort, Dublin et d'autres centres financiers européens se battent pour persuader les banques basées à Londres de traverser la Manche pour continuer à proposer des services dans l'Union européenne après la sortie de la Grande-Bretagne.

La capitale française a lancé l'été dernier une campagne publicitaire à Londres avec le slogan "Tired of fog? Try the frogs!" ("Marre du brouillard ? Essayez les grenouilles !")

Depuis, seule HSBC, qui a déjà une filiale à Paris, a annoncé son intention de déménager une partie notable de ses activités en France.

Des responsables français ont reconnu que la stricte législation du travail du pays pouvait faire fuir certaines entreprises étrangères, tandis que des banques pointent les charges salariales élevées et les fréquents changements des règles fiscales.

La nouvelle campagne lancée cette semaine à Londres par la région Ile-de-France cherche à apaiser certaines de ces craintes.

"Vous pensez que nous vivons dans une folie fiscale ? Nous sommes juste créatifs en termes d'impôts - dans le bon sens du terme", proclame-t-elle.

Selon une personne engagée dans la coordination de la campagne, les incertitudes liées à l'élection présidentielle d'avril-mai dissuadent aussi les entreprises britanniques de s'installer en France. (Maya Nikolaeva, Cyril Altmeyer pour le service français, édité par Elizabeth Pineau)