par Elinor Comlay

* RÉSULTATS.

Le bénéfice net a chuté de plus de 50% à deux milliards de dollars (1,26 milliard d'euros), soit 54 cents par action, contre 4,23 milliards, soit 1,20 dollar par action, sur la même période en 2007.

Les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice par action 44 cents selon Reuters Estimates.

La baisse des profits s'explique pour l'essentiel par 1,1 milliard de dollars de dépréciations dans la banque d'investissement et aux charges liées au rachat de Bear Stearns.

L'acquisition de la banque d'investissement, annoncée en mars, a représenté au deuxième trimestre 540 millions de pertes et de charges.

Le ratio Tier One des engagements par rapport aux fonds propres dits durs s'est établi à 9,1% contre 8,4% au deuxième trimestre 2007. Les autorités de régulation considèrent qu'une banque est correctement capitalisée lorsque son ratio Tier One est supérieur à 6%.

Dans la banque d'investissement, les commissions ont atteint 1,7 milliard de dollars sur avril-juin, un montant que le groupe n'a dépassé qu'une seule fois dans son histoire.

* DÉCLARATIONS DU GROUPE.

JPMorgan a bénéficié de la faiblesse de certains de ses concurrents et gagne des parts de marché dans de nombreuses activités, a déclaré son directeur financier, Michael Cavanagh, lors d'une téléconférence.

Le directeur général, Jamie Dimon, a assuré que le rachat éventuel d'une banque régionale restait envisageable mais il a reconnu que les règles comptables applicables à l'intégration d'un établissement au bilan affaibli rendaient une telle opération plus difficile.

Il a ajouté que JPMorgan s'était préparé à subir des pertes supplémentaires dans les crédits immobiliers "prime", c'est-à-dire a priori sans risque particulier.

Il a précisé qu'à la différence de Well Fargo, son groupe n'avait pas l'intention d'augmenter son dividende.

"Nous n'allons pas relever le dividende tant que nous n'y verrons pas absolument clair", a-t-il dit.

* COMMENTAIRES D'ANALYSTES ET D'INVESTISSEURS.

"La situation n'est pas aussi mauvaise que le marché le craignait", constate Thomas Russo, associé et gérant de Gardner Russo & Gardner.

"JP Morgan est à l'évidence nettement mieux placée dans cet environnement très difficile", estime Peter Boockvar, spécialiste actions chez Miller Tabak à New York.

* BOURSE.

L'action JPMorgan gagnait 8,9% à 39,18 dollars vers 16h35 GMT alors que le Dow Jones progressait de 0,4% et que l'indice sectoriel KBW Bank Index s'adjugeait 4%.

Au cours de clôture de mercredi, le titre affichait un recul de 15% depuis le début de l'année, alors l'indice KBW a chuté de 35%.

L'action a repris plus de 25% par rapport à sa clôture de mardi.

Les résultats se traduisaient aussi jeudi par une baisse du coût d'assurance de la dette de JPMorgan contre un risque de défaut sur le marché des "credit default swaps".

* CONTEXTE.

La banque, qui a racheté son concurrent en difficulté Bear Stearns en mai, a mieux traversé la crise du crédit que ses homologues et n'avait pas eu à inscrire jusqu'à maintenant de trop importantes dépréciations d'actifs.

Ses concurrentes comme Citigroup ou Merrill Lynch ont passé des charges bien plus fortes que prévu au cours des derniers trimestres.

Version française Julien Toyer, Danielle Rouquié et Marc Angrand