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(Easybourse.com) Un commentaire sur vos résultats 2008…
L'année 2008 est certainement celle qui nous a permis de préparer l'avenir d'Heurtey Petrochem pour les 10 prochaines années. Nous avons en effet figé notre périmètre géographique pour une longue période grâce à l'acquisition de Petro-Chem aux Etats-Unis.

Nous avons par ailleurs développé notre filiale indienne conformément à  nos objectifs, nous avons également lancé une filiale en Russie où des contrats ont d'ores et déjà été signés, et nous avons mis en route la filiale de fabrication créée en Roumanie fin 2007.

2008 a donc été une année très riche en évènements. Cela nous a coûté un peu d'argent, c'est-à-dire que ça a pesé sur la rentabilité de l'exercice, mais il s'agit d'un investissement pour assurer le futur : nous regardons l'avenir avec beaucoup de confiance.

Les charges ont donc augmenté en conséquence, mais nous démontrons, à l'issue du bilan 2008, que nous avons su préserver l'essentiel de notre marge en particulier en termes de résultat d'exploitation, ce qui laisse envisager des années futures beaucoup plus favorables… 

Envisagez-vous de réaliser de nouvelles acquisitions dans les années à venir ?
Pour les deux prochaines années, certainement pas, mais si l'horizon est de 10 ans, je ne peux évidemment pas vous répondre non, mais je n'ai pas d'idée précise en tête…

Tout ce que nous voulions faire, et qui n'était pas basé sur une opportunité mais sur une stratégie développée depuis de nombreuses années, nous l'avons fait en 2008. Il faut maintenant qu'une nouvelle opportunité se présente et déclenche chez nous des appétits... Pour l'instant il n'y en a pas !

Au 31 décembre 2008, votre carnet de commandes s'élevait à 270 millions d'euros… Qu'anticipez-vous pour 2009 ?
Le carnet de commandes que vous évoquez devrait générer un chiffre d'affaires 2009 qui, historiquement, est toujours plus ou moins autour des 2/3 du carnet de commandes du début d'année, et pour faire davantage, il faut de nouveaux enregistrements de commandes sur 2009.

Nous sommes bien partis pour le faire, nous avons notamment remporté au 1er trimestre 2 nouveaux contrats en Corée pour un total de 56 millions d'euros.

Quel a été l'impact de la crise économique et financière sur votre activité ?
Il y a eu un impact positif, c'est-à-dire que pour toutes les affaires en cours de réalisation en 2009 et dont les budgets ont été estimés en 2008, nous avons la bonne surprise de pouvoir acheter moins cher que ce que nous avions préalablement budgété.

C'est une bonne surprise, certes un peu égoïste puisque c'est une manière positive pour Heurtey Petrochem d'exploiter les conséquences d'une crise. Cela étant, il faut rester très attentif aux retournements de situation, c'est-à-dire qu'à un moment ou un autre, l'économie va repartir, les prix vont donc remonter, et il faudra que dans les budgets que l'on établira au cours de 2009, ou en tout cas à partir de 2010, nous tenions compte de l'impact de la reprise sur le marché…

Pour ce qui concerne maintenant nos clients, nos relations avec eux et l'impact de la crise sur notre activité, il n'y a, à ce jour, qu'un seul contrat qui a été officiellement suspendu, et non annulé, en raison d'un manque de liquidité de la part du client. Nous avons toutefois négocié un engagement pour poursuivre le projet à partir de 2010.

En dehors de ce contrat, il n'y a eu aucun impact de la crise sur ce qui a déjà été acquis. En revanche, certains projets envisagés au Moyen-Orient et en Arabie Saoudite en particulier, pourraient impacter notre carnet de commandes 2009.

Nous pouvons déjà acter un décalage d'environ 6 mois sur ces derniers, ce qui signifie pour nous que ce qui devait être engrangé et prévu dans notre exercice budgétaire 2009 sur le premier semestre, ne rentrera que sur le second semestre.

Quels nouveaux marchés visez-vous pour tirer votre croissance ?
La Russie ! C'est le marché le plus difficile mais aussi l'un des plus rentables, et c'est justement là où on va parce qu'on est mieux étoffés que les autres pour le faire…

Outre la Russie, il y a aussi le Moyen-Orient, étant donnée la concentration des nouvelles raffineries, puis il y a l'Asie et le Canada mais il faut encore attendre…

Vous venez d'annoncer le démarrage commercial du Petroleum Residue Recycling (P2R), dont le concept est le traitement et le recyclage des hydrocarbures séjournant dans les fonds de cales et de cuves des bateaux par distillation atmosphérique et sous vide… A combien envisagez-vous de vendre une unité de ce type ?
Il faut rappeler que le coût d'une unité est dépendant de sa taille. Lors de notre présentation, nous avons évoqué à plusieurs reprises une taille moyenne de traitement de 20 000 tonnes de résidus par an, ce qui va me servir d'hypothèse de référence pour vous répondre puisque c'est à peu près le tonnage moyen de résidus à traiter dans un port doté d'un trafic moyen, du moins en Europe.

Donc avec 20 000 tonnes de résidus à traiter en moyenne par an, l'investissement tournerait autour de 10 millions d'euros environ, hors location de terrain et coût de raccordement sur les utilités.

Avec ces 10 millions d'euros, on peut donc traiter 20 000 tonnes de résidus par an, on revend le diesel marine pour environ 40% de l'ensemble de la charge, soit près de 8 000 tonnes, et les 60% restant étant du fioul lourd il pourra être vendu, à un moins bon prix bien sûr, aux cimenteries ou aux centrales électriques.

Sur ces bases-là, et considérant le prix actuel du diesel marine et du fioul lourd, la durée  du retour sur investissement n'excède pas trois ans. Il faut encore le démontrer, mais nous sommes bien partis pour !

Ce concept vous ouvre un nouveau marché… En avez-vous déterminé la taille potentielle ?
Il s'agit d'un nouveau produit pour lequel une demande existe, il n'y a d'ailleurs pas de produit équivalent puisque la seule méthode employée à ce jour pour traiter les résidus consiste simplement à les incinérer ce qui, d'un point de vue économique et environnemental, n'est pas très satisfaisant.

Avec notre concept, on recycle et on obtient des produits qui seront réinjectés dans le circuit commercial. Quant à la taille de ce marché, nous partons sur une hypothèse (hors 2009 puisque l'année a déjà commencé) de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel.

Ce produit n'a pas vocation à devenir prépondérant dans l'activité d'Heurtey Petrochem, mais il viendra compléter notre chiffre d'affaires avec une marge supérieure.

Quelle sera votre politique de dividendes cette année ?
Nous voulons montrer au marché que nous pensons aux investisseurs et qu'ils ont des raisons de s'intéresser à nous, nous devrions donc proposer au vote de l'assemblée générale un dividende pour l'exercice 2008 de 50 centimes d'euros par action contre 40 cts en 2007, soit une augmentation de 25%...

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

- 21 Avril 2009 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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