Zurich (awp) - L'assureur Helvetia a connu une année 2017 de croissance, malgré une légère contraction des primes vie. Volumes d'affaires et bénéfices se sont inscrits en hausse, ce qui profitera aux actionnaires. La fin de l'exercice a été marquée par le départ précipité du président Pierin Vincenz.

Le bénéfice net s'est étoffé de 7,0% sur un an à 402,9 mio CHF, indique lundi l'assureur saint-gallois. Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende relevé de 2 CHF, à 23 CHF par action. L'assemblée du 20 avril aura le dernier mot.

Helvetia a terminé l'intégration de Nationale Suisse et Bâloise Autriche, acquises en 2014. Les synergies réalisées au terme de l'opération se sont élevées à 137,3 mio CHF, supérieures à l'objectif de 100-130 mio CHF prévus à l'origine, explique le communiqué.

Le résultat des activités opérationnelles avant impôts a grappillé 2,2% à 502,4 mio CHF.

Le volume d'affaires s'est inscrit à 8,64 mrd CHF, ce qui représente une hausse de 1,5%. Principale source de revenus, les primes brutes vie ont reculé de 3,1% à 4,38 mrd CHF. Cette activité a dégagé un résultat de 193,1 mio CHF (+11%).

Dans le segment non-vie, les primes encaissées ont progressé de 4,0% à 3,68 mrd, pour un résultat de 363,5 mio CHF, en hausse de 6,7%.

Le ratio combiné net, rapport entre les primes encaissées et les dédommagements versés, a été péjoré de 0,2 point à 91,8%.

A fin décembre, le groupe employait 6592 personnes, un effectif en légère hausse sur un au (+1,7%).

Helvetia a clairement étoffé ses fonds propres à 5,23 mrd CHF (+8,7%).

Les chiffres publiés par l'assureur s'inscrivent dans le bas de la fourchette des prévisions du consensus AWP.

Helvetia ne fournit aucune prévision chiffrée. La direction affirme vouloir poursuivre le plan stratégique 20.20, qui doit "renforcer l'activité d'assurance traditionnelle, exploiter de nouvelles sources de revenus et promouvoir l'innovation de manière ciblée", précise le communiqué.

NOUVELLE PRÉSIDENTE

Lors de l'assemblée, les actionnaires devront élire Doris Russi Schurter à la présidence, en remplacement de Pierin Vincenz, qui a dû démissionner en décembre après le lancement d'une enquête du gendarme financier (Finma) à son encontre, en lien à ses activités en tant que directeur général de Raiffeisen entre 1999 et 2016.

L'actuel patron de Raiffeisen, Patrik Gisel, renonce pour sa part à briguer un nouveau mandat au conseil d'administration d'Helvetia. Celui-ci est souvent décrit comme le "protégé" de M. Vincenz.

La semaine dernière, la justice zurichoise a placé en détention préventive Pierin Vincenz. Une procédure pénale a déjà été ouverte à son encontre pour gestion déloyale. Il est notamment reproché à M. Vincenz de s'être enrichi personnellement lors de la reprise d'Aduno et de la société d'investissement Investnet. Le Grison âgé de 61 ans conteste les accusations portées à son encontre.

La Finma a clos son enquête contre l'ancien CEO de Raiffeisen le 21 décembre dernier. Dans son communiqué, l'assureur remercie son ancien président, qui a "contribué à forger Helvetia, a lancé d'importantes transformations et préparé l'avenir".

Doris Russi siège au conseil d'administration depuis 2008. Elle a déjà assumé la vice-présidence. Afin de regarnir les rangs de l'organe de surveillance, Thomas Schmuckli et Regula Wallimann seront candidats à une siège d'administrateur le 20 avril.

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